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Libération

En Italie, le racisme champion incontesté

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A tous les niveaux, le Calcio est gangrené par la xénophobie.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 5 novembre 2014 à 23h06

Sur le terrain, dans les tribunes mais aussi dans les instances dirigeantes : dans le Calcio, c'est propos ou gestes racistes à tous les étages. Malgré les sanctions et les campagnes de sensibilisation, le foot italien continue d'être régulièrement le théâtre de manifestations xénophobes. Jeudi dernier, le principal club de Vérone a été contraint de disputer un match avec une partie du stade fermée à ses ultras. Une dizaine de jours plus tôt, certains avaient entonné des «Ouh ! Ouh !» simiesques à l'encontre du joueur ghanéen du Milan AC, Sulley Muntari. La saison passée, c'est plus du tiers de la Serie A qui a subi le même type de sanctions accompagnées d'amendes salées.

Pour l'heure, rien n'y fait en dépit des proclamations de «tolérance zéro» régulièrement avancées, notamment depuis un tristement célèbre derby romain. En 1998, le virage nord de la Lazio avait affiché deux énormes banderoles à l'adresse de l'équipe adverse : «Auschwitz est votre patrie, les fours sont votre maison.» Les instances dirigeantes avaient alors introduit la possibilité de suspendre les rencontres en cas de manifestations racistes. D'autant que nombre de dirigeants minimisent souvent le phénomène.

Quant au président de la fédération, Carlo Tavecchio, élu cet été, il vient d'être déclaré inéligible à tout poste d'officiel de la Fifa pour une période de six mois à la suite de propos racistes. Tavecchio avait déclaré que «Opti Poba est arrivé ici et avant il mangeait des