Parmi les 91 concurrents qui ont pris le départ de la Route du Rhum dimanche, il en est un qui est, plus que les autres, totalement captivé par la victoire de Mike Birch (Olympus Photo) lors de la première édition, en 1978. Charlie Capelle est surtout ensorcelé par son bateau, un «A Capella», trimaran mythique de 12 mètres né du savoir-faire américain des années 70. C'est sa quatrième participation, toujours à bord du même bateau qu'il soigne plus que tout. Au point que dimanche soir, il a préféré se mettre à l'abri du gros temps annoncé.
Prothèse. Charlie Capelle (l'homonymie n'est que pure coïncidence) est un jeune Vosgien qui fait son service militaire en Indonésie. Il y découvre la voile et se met à dévorer tout ce qui touche à un bateau de près ou de loin. A son retour en France en 1980, il cherche par tous les moyens à rencontrer Christian Février, journaliste encyclopédiste de la voile, qui le met en contact avec ces architectes américains illuminés dont Walter Greene. «Je leur écris mais ils ne répondent pas, raconte Charlie Capelle, aujourd'hui âgé de 59 ans. J'apprends par hasard que des multis américains se trouvent à Deauville. J'y vais et je découvre un petit trimaran rouge, Friends and lovers. A bord se trouvent un Néo-Zélandais et son épouse. Je leur donne un coup de main pour amarrer le bateau, ranger les voiles.» Capelle ne parle pas un mot d'anglais. Phil Stegall doit partir outre-Manche pour p