Mais qui est donc Loïck Peyron ? Un marin exceptionnel ? Un surhomme ? Au vu de l'exploit réalisé à l'arrivée de sa septième Route du rhum, il ne fait aucun doute qu'il est le meilleur spécialiste du multicoque. Cette victoire qu'il décroche à 54 ans n'aurait pourtant rien d'extraordinaire à l'entendre. «Remplacer Armel Le Cléac'h sur Banque populaire VII est la seule proposition que je pouvais accepter», reconnaît-il.
La victoire est bien vécue, humblement. Il sait qu'il vient de remporter le Rhum avec le bateau vainqueur de la dernière édition, en battant de plus deux heures le record de la traversée détenu par Lionel Lemonchois depuis 2006 (7 jours, 15 heures et 8 minutes contre 7 jours, 17 heures et 19 minutes), et sans faire route directe en plus, mais tout cela lui semble normal. «On vit bien sans gagner le Rhum. Je vivais bien sans !» Voilà qui est difficile à croire quand on connaît le bonhomme.
Loïck Peyron parle de satisfaction marrante, rarissime. Il reconnaît cependant savourer avec fierté son exploit. «J'ai eu une certaine satisfaction à gérer ce type de machine. Je n'ai pas molli, même si c'était totalement déraisonnable», ajoute-t-il, rappelant aussi qu'il n'y a pas beaucoup de sports qui permettent autant de longévité. «Je me souviens qu'en 1992, j'avais envoyé un message à Alain Prost quand il avait arrêté sa carrière. A l'époque, je faisais déjà des transats. Trente ans après c'est la même chose.»