Si François Gabart ne s'était pas inscrit en classe Imoca (monocoques de 60 pieds), sans doute qu'on ne se serait pas autant intéressé à ces neuf bateaux. Le jeune prodige de la voile française qui, début 2013, avait remporté le Vendée Globe à 29 ans pour sa première participation, a décroché vendredi soir, à 18 h 38 précises, sa première Route du rhum, terminant sa traversée une quarantaine de milles devant son poursuivant acharné, Jérémie Beyou (Maître Coq). En 12 jours, 4 heures, 38 minutes et 55 secondes, il bat de plus de 7 heures le temps de référence détenu depuis 2006 par Roland Jourdain.
François Gabart, skippeur Macif indéboulonnable depuis quatre ans, a donc tenu bon jusqu'au bout. Dès les premiers bords du cap Fréhel, soit deux heures après le départ, il s'était lancé sur la première dépression. «Pour l'heure, je suis content de ce que j'ai fait, disait-il jeudi soir lors d'une vacation. Je sentais bien le bateau. Dès la Manche, j'ai attaqué, j'ai été le premier à tirer sur la barre pour aller chercher le front.»
Derrière lui, Jérémie Beyou a tout tenté, mais le skippeur de La Forêt-Fouesnant a réussi à le contenir. En embuscade, Beyou espérait un coup de théâtre dans le contournement de la Guadeloupe par le nord, dernière difficulté de la course. En vain. Plus loin, Marc Guillemot (Safran) devait compléter le podium. Quant à Vincent Riou (PRB), le seul qui disposait d'un bateau aussi rapide que Gabart, il a été