Samedi soir, dans un Stade de France presque rempli et plutôt comblé, le XV de France a battu l'Australie 29-26. Une victoire justifiée, tant les Bleus, jamais menés au score, ont su faire rimer motivation et abnégation ; mais qui aurait aussi pu finir en coup de Jarnac lorsque, jouant l'épilogue à 14 contre 15, ils ont dû puiser dans leurs ultimes réserves («il y a eu des séquences où on avait l'impression de faire de la plongée sous-marine», métaphorisera Pascal Papé) pour contrer une furia australienne aussi crâne que vaine dans sa paraphrase du Lièvre et la Tortue.
Bilan. Avec une série de deux victoires en cours (après celle contre les Fidji le samedi précédent), la France frôle l'extase, si l'on considère qu'elle sortait de quatre défaites consécutives - dont trois, au début de l'été, contre ces mêmes Australiens. Les Bleus sont encore contusionnés, on le sait. Le sélectionneur Philippe Saint-André affiche toujours un mauvais bilan et sa stratégie (?) à géométrie variable a fini de brouiller le message. Mais à dix mois de la Coupe du monde en Angleterre, le moindre signal positif mérite d'être valorisé comme il se doit, et ce succès en fait partie.
«Nous avons su montrer au monde entier que l'on peut rivaliser avec les meilleurs», s'est un peu emballé PSA. Avant de réciter le bréviaire du parfait rugbyman (solidarité, humilité) et d'insister sur le collectif, en soulignant une «victoire à 23 joueurs et