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Libération
Reportage

RC Lens, les hérauts du foot à l’os

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Vainqueur de Metz (2-0) samedi, le club nordiste, au bord de la banqueroute, est le symbole d’un sport français décroissant par nécessité.
Jérôme Le Moigne et Yéni Ngbakoto, samedi. (Photo AFP)
publié le 30 novembre 2014 à 19h56

Dans le roman de Chuck Palahniuk Fight Club, les protagonistes projettent de détruire la base de données servant de support à toutes les banques du monde, remettant ainsi en quelque sorte les compteurs à zéro pour toutes les entités - entreprises, associations, particuliers - ayant amassé leur argent sur un compte. Ils arrivaient à leur fin.

Cette tentative anarcho-nihiliste connaît, depuis août, un pendant footballistique : interdit de transfert pour cause de non-solvabilité de son actionnaire principal azerbaïdjanais Hafiz Mammadov, le Racing Club de Lens n’en est pas moins engagé dans le championnat de France de Ligue 1. Or, le transfert, c’est l’oxygène du foot, son fluide de vie puisqu’il génère la quasi-totalité de l’argent en circulation à l’exception des droits télés. C’est aussi et surtout sa part maudite : selon nos informations, ceux qui enquêtent sur les comptes de l’Olympique de Marseille et qui ont placé les trois derniers présidents phocéens en garde à vue ont mis en évidence l’utilisation de quelque 740 comptes bancaires pour une poignée de transferts. Un feu d’artifice offshore.

Le cadre, les fumigènes

Partant, samedi, on a filé sur la terre sainte de cette drôle de croisade : le stade de la Licorne d’Amiens, où le club artésien, vainqueur ce soir-là du FC Metz (2-0), délocalise ses matchs puisque, par-dessus le marché, son stade Félix-Bollaërt est en travaux pour la saison. L’après-midi, on n’avait pas croisé le m