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Le dopage, sport national en Russie

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Un documentaire diffusé en Allemagne dénonce, témoignages à l'appui, l'institutionnalisation de l'aide médicale à la performance, notamment dans l'athlétisme.
La marathonienne Lilia Schobuchova (ici à Londres en 2012), aurait versé 450 000 dollars à des officiels russe pour qu'ils étouffent ses problèmes de passeport biologique. (Photo Paul Hackett. Reuters)
publié le 4 décembre 2014 à 12h38
(mis à jour le 4 décembre 2014 à 16h04)

Sur le front du dopage, il n'y aurait pas grande différence entre l'URSS et la Russie. Un documentaire, diffusé mercredi sur la chaîne de télévision publique allemande ARD, dresse, témoignages de sportifs à l'appui, un portrait sévère de l'athlétisme russe, présenté comme gangrené par un dopage et une corruption massifs. Le documentaire, intitulé Dopage confidentiel : comment la Russie fabrique ses vainqueurs, s'appuie sur plusieurs témoignages, parmi lesquels ceux de la spécialiste du 800 mètres Julia Stepanova, actuellement suspendue pour dopage, et de son époux, Vitali Stepanov, qui a travaillé entre 2008 et 2011 pour l'agence publique antidopage russe (Rusada).

«On ne peut pas atteindre ses objectifs sans se doper. Tu dois te doper, c'est comme ça que ça marche en Russie», dénonce Vitali Stepanov qui explique comment les responsables du sport russe corrompent les contrôleurs antidopage: «Les officiels les invitent dans les grands restaurants ou leur donnent du cash. » Selon Stepanov,  les athlètes renommés sont protégés, pas les inconnus qui, le cas échéant, peuvent être sacrifiés. «Quand un sportif se fait "pincer", on le "jette" et on en prend un autre», poursuit son épouse. «99% des athlètes se dopent», soutient la lanceuse de disque Jevgenia Pescherina

De son côté, la marathonienne Lilia Schobuchova, elle aussi actuellement suspendue