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Libération
Récit

Thierry Henry, self made mythe

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Le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, en préretraite depuis quatre ans à New York, a mis fin à sa carrière mardi. Retour sur un monstre de maîtrise, sur et surtout en dehors du terrain.
Lors d'une "pige" à Arsenal, en 2012, en Coupe d'Angleterre. (Photo Mark Leech)
publié le 16 décembre 2014 à 19h36

«Après vingt ans sur le terrain, j'ai décidé de quitter le football professionnel. Ce fut un voyage incroyable.» Mardi, en peu de mots, un monument du football français s'en est allé : Thierry Henry, 37 ans, 123 sélections chez les Bleus (pour 51 buts, record) et 411 pions en club essaimés sous toutes les latitudes, y compris dans un championnat américain qu'il rejoignit pour le geste - New York, Manhattan, les lofts - en 2010, dans la foulée d'un Mondial sud-africain marqué par la grève du bus et la déréalisation généralisée de l'élite footballistique hexagonale. Un Mondial qu'il ne devait pas disputer (il était cuit) avant de «retourner» le sélectionneur Raymond Domenech.

Henry débriefa l’affaire dans le bureau élyséen de Nicolas Sarkozy dès sa descente d’avion, en solo et dans le dos des copains. Il fut moins loquace par la suite, négociant son silence sur Knysna en amont des interviews qu’il accordait au compte-gouttes, entretenant la légende du retrait splendide et isolé à la Garbo. La médiatisation du ballon étant ce qu’elle est, on a pourtant reçu tout au long de ces quatre dernières années des signaux - la lumière perçue depuis la Terre d’une étoile déjà morte. Les matchs du championnat nord-américain, la vivacité du scaphandrier et ses décrochages de marlou vers l’arrière ; le mec qui fait mine de s’impliquer dans la circulation du ballon parce qu’il ne touche plus une quille devant, faute de mobilité. Des larmes - dont on n’a jamais su ce qu’elles signifiai