Menu
Libération
Décryptage

La tactique éthique de la Fifa s’effrite

Article réservé aux abonnés
L’enquête interne sur l’attribution du Mondial à la Russie en 2018 et au Qatar en 2022 devait redorer l’image de l’institution. Elle se retourne contre elle.
Sepp Blatter (à droite), au siège de la Fifa à Zurich en septembre. (Photo Arnd Wiegmann Reuters)
publié le 19 décembre 2014 à 18h36

La Fédération internationale de football (Fifa), qui réunissait jeudi et vendredi son comité exécutif à Marrakech, est en feu. A l’origine : la démission mercredi du désormais ex-investigateur en chef de la Fifa, Michael Garcia, écœuré par l’utilisation qui a été faite de son travail par ses commanditaires, sur fond de guerre des chefs - le président de l’Union européenne de football (UEFA), Michel Platini, est dans le paysage - et d’utilisation à l’échelle géopolitique des pièces suggérant une corruption.

Quels sont les reproches de Michael Garcia à la Fifa ?

Magistrat réputé incorruptible, l'Américain explique que, pendant ses deux premières années comme président «indépendant» de la chambre d'investigation du comité d'éthique (créée en juillet 2012), celui-ci réalisait de «vrais progrès» en la matière. «Ces derniers mois, cela a changé», déplore Garcia. C'est que le 5 septembre, l'enquêteur a remis un rapport de 400 pages examinant les allégations de corruption lors de l'attribution en 2010 des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar.

Et, là, tout a déraillé. L'Allemand Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement de la Fifa chargé de l'étudier, a indiqué qu'il ne le publierait pas intégralement, avant de tirer la conclusion qu'il n'y avait pas là de quoi remettre en cause l'attribution des Mondiaux. Garcia s'est étranglé, pointant «de nombreuses représentations incomplètes et erronées» dans les