Samedi, à Saint-Symphorien, le FC Metz s’est pour la première fois de la saison retrouvé dans la zone de relégation (les trois dernières places, synonymes de descente en Ligue 2 en fin de saison) à la suite d’une défaite 0-1 devant l’AS Monaco et c’était un soir suffisamment sombre pour deviner la présence des spectres.
Le fantôme de la vérité
Certains sont là, sur le terrain, en chair et en os. Il arrive qu'ils n'aient pas conscience d'avoir un pied dans l'autre monde, celui d'après ou plutôt celui d'à côté. Florent Malouda, lui, fait partie des lucides. Samedi, le milieu de terrain messin faisait son âge, 35 ans, qu'il oublia un bref instant quand il sauta littéralement sur le dos d'un adversaire coupable de gagner du temps ; les deux gars tout emmêlés et l'arbitre qui brandit un carton jaune de Noël sous les yeux du Guyanais qui s'en moque, tout à sa fureur. Pour le reste, Malouda est devenu ce joueur qui assume les murmures de réprobations du public quand il remet le ballon 20 mètres derrière, qui se tient sur la posture (80 sélections chez les Bleus, ça en impose) et qui se dévoue comme samedi pour lâcher trois phrases en bois - «faut insister, ça va venir» - devant un micro à la place d'un petit jeune qui bafouillerait la même chose, le naturel en moins.
C'est donc à Metz, dans les tréfonds de la Ligue 1, que Malouda a décidé d'en finir, ou pas loin. Drôle de happening pour un drôle de bonhomme. Pour avoir été international tricolore entre 2004 et 2012, le Guyanais fut le témoin des an