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Libération

Le Real Madrid est aussi au top du business

Grisbi. Les clubs anglais trustent quasiment la moitié du palmarès des richards. Le PSG est cinquième.
publié le 22 janvier 2015 à 19h46

Les 20 clubs de foot les plus riches du monde ont généré 6,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2013-2014, en hausse de 14% par rapport à la saison précédente, selon le classement annuel publié jeudi par le cabinet britannique Deloitte. «Pour entrer dans ce top 20, de substantiels droits télé sont cruciaux, notamment ceux fournis par la Ligue des champions», commentent les auteurs. C'est le foot du XXIe siècle : on est riche parce qu'on participe à la Ligue des champions, mais il faut être riche pour aller loin dans la compétition. 11 des 16 huitièmes de finalistes de l'édition 2014-2015 figurent dans ce top 20, dont nous avons extrait quatre chiffres.

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Unique club du top 20 à ne pas émarger dans le Big 5 (les championnats allemands, anglais, espagnols, français et italiens) : le stambouliote Galatasaray, 18e avec un chiffre d'affaires de 161,9 millions d'euros. Les Anglais sont les plus représentés avec huit clubs (deux de plus que l'an dernier). On compte quatre Italiens, trois Allemands, trois Espagnols et un Français (le Paris-SG). English are rich : ils squattent presque la moitié du top 30 et les 20 clubs de Premier League figurent dans le top 40. «C'est le fait le plus significatif de notre étude», commente Dan Jones, analyste chez Deloitte. Une conséquence de la renégociation des droits de diffusion du championnat anglais, qui a permis à chaque club d'enregistrer des revenus records.

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Une décennie que le Real Madrid est le club le plus riche du monde. En 2013-2014, s'amuse Deloitte, le club espagnol a réussi une doble decima en remportant une dixième Ligue des champions et une dixième «Football Money League». La saison dernière, le club merengue a engrangé 550 millions d'euros (30 de plus que la saison précédente) : 114 en billetterie (en baisse de 5 millions), 204 en droits télés (jamais un club n'avait empoché plus de 200 millions dans ce domaine) et 232 en droits commerciaux (sponsoring maillot avec Emirates et de très lucratifs matchs-exhibitions).

19,3 %

C'est la part moyenne de la billetterie dans les revenus des clubs du top 20. Le spectateur-supporteur devient de moins en moins important dans l'équation économique de son club. «Si la tendance se poursuit, comme nous l'anticipons, la question du prix des tickets va devenir stratégique pour le business-model des clubs, notamment pour ceux qui tirent une part cruciale de leurs revenus de la foule qui vient au stade», analyse Dan Jones. Les fans d'Arsenal contribuent le plus aux finances de leur club : la billetterie (120 millions) pèse pour un tiers dans le chiffre d'affaires. Dans un même championnat (et une même ville), ce poste varie fortement : Manchester City n'en tire que 14% de ses revenus contre 25% pour United. Et les clubs italiens pourront bientôt se passer des tifosi, qui ne contribuent qu'à 15 % ou moins aux finances de la Juventus, du Milan AC, de l'Inter ou de Naples.

69 %

C'est la part de ses revenus que le PSG tire de ses contrats commerciaux. Chiffre extravagant quand la moyenne du top 20 se situe à 37,4%. Comme l'an dernier, financièrement, le PSG joue dans la cour des très grands : 5e, avec un chiffre d'affaires de 474,2 millions. Mais son modèle diffère des concurrents par le poids énorme du contrat «d'image» signé avec l'Autorité du tourisme qatari (environ 200 millions d'euros annuels). Contrat à double tranchant : estimant qu'il s'agit d'un biais artificiel de Qatar Sports Investments, propriétaire du PSG, pour renflouer sa danseuse, l'UEFA l'a jugé surévalué. En conséquence, le club a été sanctionné pour être sorti des clous du fair-play financier (interdiction de dépenser plus qu'on gagne).