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Libération
Billet

Expulsé, Cristiano Ronaldo de nouveau marqué au fier

publié le 25 janvier 2015 à 19h36

C'est le geste du week-end, diffusé en mondovision et en temps réel ou presque sur les cinq continents : l'attaquant portugais superstar du Real Madrid Cristiano Ronaldo qui, bousculé par un adversaire lors de la victoire des Merengue à Cordoue (2-1), lui met un bon coup de saton dans les jambes avant de «célébrer» l'expulsion afférente par un geste royal : CR7 a lustré de la main gauche l'écusson sur son maillot commémorant la victoire de son club lors du tout récent championnat du monde des clubs, manière de rappeler qu'on ne mélange par les torchons - les joueurs de Cordoue - de ceux qui campent à l'année sur le toit du monde. Une neuvième expulsion en carrière - il est passé pro en 2002 - qui va faire parler : le procès en arrogance est quelque chose qu'il traîne depuis ses débuts et, pour tout dire, on peut d'une certaine façon se réjouir de sortir de l'image ultra-calibrée du «bosseur plein d'humilité mais gagneur quand même» qu'on nous a vendu à l'envi lors de la remise de son troisième ballon d'or début janvier, l'affaire tournant à l'overdose à grand coup de «ma plus grande fierté est d'avoir transmis mes valeurs [morales] à mon fils» et autres «je suis toujours à la recherche de la perfection», sans déconner : il faut se souvenir que Franck Ribéry avait d'autant plus dérouillé médiatiquement en 2010 au moment de l'affaire Zahia qu'il avait pris l'habitude d'en faire des tonnes sur la famille, «le mystère de la paternité» et la douceur apaisante du foyer. L'expulsion de Cristiano Ronaldo samedi, consécutive à un match où le Portugais a bouffé tous les ballons au mépris du souci collectif, s'enfonçant au fil des minutes dans une attitude à la fois égotique et autodestructrice, c'est le principe de réalité. Celui du champion : s'il n'avait pas cet ego-là, il n'aurait pas fait le dixième de ce qu'il a accompli. Difficile, dès lors, de lui reprocher ce qui fait sa force par ailleurs. A part ça, aucune image ne dira ce qui se raconte sur un terrain, on veut bien sûr parler des provocations et des insultes. C'est aussi du foot. Et ça appartient aux joueurs, comme tout ce qui se passe sur un terrain.