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Libération

Handball : les inconnues de l’équation Bleue

Mondial . Alors que la France joue l’Argentine ce lundi, tour d’horizon de la situation d’Onesta et de ses joueurs.
publié le 25 janvier 2015 à 19h36

C'est souvent la même histoire avec l'équipe de France de handball, qui disputera ce lundi (18 heures) à Doha contre les outsiders argentins leur 8e de finale de la Coupe du monde : ça commence piano, puis ça coince (26-26 face à l'Islande mardi dernier), pendant que leur entraîneur, Claude Onesta, envoie un coup de semonce - ici la retraite programmée du vieux grognard Jérôme Fernandez - histoire d'être sûr de pouvoir compter sur des joueurs bien réveillés. Et c'est là que survient l'embellie.

Ce qui va bien

Samedi, les Bleus sont venus à bout d'une belle équipe suédoise (27-25) en s'appuyant sur quelque chose qui ne court pas les rues d'un Mondial qatari : l'expérience et la puissance physique, les montagnes suédoises ayant fini par lâcher prise tant l'intensité du match leur coûtait. Nikola Karabatic : «Ce qui est important : même quand on n'est pas dans notre meilleur jour en attaque, on peut compter sur notre défense, sur notre gardien Thierry Omeyer [18 arrêts face à Mattias Andersson et consorts samedi, ndlr], sur la solidité du groupe. Et c'est très important dans un championnat comme celui que nous vivons. Quand tu n'es pas au top de la réussite et que tu arrives quand même à gagner les matchs, c'est très important.» La tonalité générale est bonne, à entendre l'arrière Xavier Barachet dans l'Equipe : «On est une équipe avec des mecs qui soutiennent tout le monde.»

Second atout : la première place du groupe C ouvre une partie de tableau de la phase finale - qui se dispute par élimination directe - favorable. Le premier gros client (Espagne, Danemark ou Islande) ne leur tombera pas sur le dos avant les demi-finales de vendredi ; les Croates, Polonais ou Allemands patrouillant quant à eux dans le haut du tableau, les hommes coachés par Onesta ne pouvant dès lors les rencontrer avant la finale, dimanche.

Ce qui ne va pas

Nikola Karabatic n’en a pas fait mystère ce week-end : les Bleus n’ont survolé aucune de leur rencontre, même celle contre une sélection algérienne (32-26 vendredi) qu’ils auraient explosée dans un jour simplement moyen.

La vedette tricolore a, de plus, pris une importance énorme dans le collectif tricolore, importance qu'a longuement soulignée son coach, Onesta, dans l'Equipe : «Quand il était jeune, Karabatic était essentiellement fort sur le plan athlétique. C'était un petit taureau de combat qui allait se bagarrer en permanence. Aujourd'hui, il est de plus en dangereux dans sa relation avec les partenaires. Il est encore capable de faire des différences pures sur le plan de la puissance, mais il a appris à être plus efficace en ralentissant plutôt qu'en accélérant. Et le très haut niveau, c'est ça.» Pourquoi ça ne va pas ? Parce que Karabatic «mange» l'équipe de France. Elle dépend de lui. Et les adversaires que vont rencontrer les Bleus à partir de lundi, d'un tout autre calibre, ne laisseront pas de place à l'empirisme dans la gestion du demi-centre tricolore : la défense individuelle stricte (un type sur lui et rien que sur lui) que lui ont infligée les Suédois l'a laissé samedi à zéro but, ce qui n'est pas sans lien avec les souffrances tricolores. Trois buts sur vingt tirs à neuf mètres pour les Bleus ce même jour : de leur côté, les arrières chargés de bombarder à longue distance sont en souffrance.

Ce qu’on ne sait pas

Que vaut l’Argentine, écrasée (33-19) par les Bleus en amical le 9 janvier ? Ils ont battu les Russes samedi et pris le nul contre le Danemark avant ça. Méfiance.