Eloignons les circonvolutions d’usage et l’inévitable ton politiquement correct qui accompagne chaque Coupe d’Afrique des nations. Que dit la compétition en cours, qui a vu jeudi la Guinée être bombardée quart de finaliste à la place du Mali à la suite d’un tirage au sort, ces deux sélections n’ayant pu se départager à l’issue de trois matchs de poules sans aucun intérêt footballistique ? Que le niveau de jeu n’est pas au rendez-vous.
Une constatation que tout le monde fait tous les deux ans, une fois passée l’euphorie du lancement de la compétition, et qui, disons-le, en appelle d’autres. Certains joueurs algériens ont pointé l’état médiocre de certaines pelouses, peu favorable au développement du jeu au sol. Difficile de les suivre sur ce terrain-là : le football a vocation à être joué partout, y compris sous des latitudes où les conditions d’expression du joueur sont loin des standards rencontrés par ces mêmes joueurs dans les clubs européens qui les emploient, encore qu’il soit permis de se demander ce que les pelouses de Malabo ou Bata ont à envier à certaines aires de jeu de Ligue 1. L’état physique précaire des joueurs - même par 35°C à l’ombre - est déjà plus troublant, sauf à remettre ce que l’on voit dans le contexte : un match de milieu de saison, au cœur d’une compétition qui n’a fait l’objet d’aucune préparation physique spécifique - manifestement un luxe réservé aux sélections disputant la Coupe du monde ou le championnat d’Europe des nations. L’empirisme tactique et les matchs fermés - la défense est toujours le plus petit dénominateur commun dans le foot - disent la même chose : deux semaines avant le début de la CAN, certains joueurs évoluaient encore avec leur club en Europe en vertu d’on ne sait quel deal et au mépris du plus élémentaire travail collectif, préalable indispensable à la performance lors d’une compétition. Les clubs européens n’aiment pas lâcher les joueurs qu’ils payent. A la lumière des matchs de la CAN, ça se voit.
Les quarts de finale Samedi : Congo - République démocratique du Congo et Tunisie-Guinée équatoriale. Dimanche : Ghana-Guinée et Côte-d’Ivoire - Algérie.