Ça ressemble à un sutemi, une de ces «techniques de sacrifice» où le judoka se jette au sol, espérant entraîner avec lui son adversaire. L’Union européenne de judo (UEJ) a décidé mardi l’annulation de ses championnats d’Europe, prévus à Glasgow du 9 au 12 avril et dont l’organisation avait été confiée à la British Judo Association. En cause : le sponsoring de l’événement accordé à l’Ultimate Fighting Championship (UFC), principal promoteur mondial de combats de MMA («arts martiaux mixtes», dit aussi combat libre). Pour l’UEJ, les Britanniques se sont tout simplement vendus au diable. Qui a les moyens de payer. Le magazine Forbes estime le poids financier de l’UFC à 2 milliards d’euros.
«Le partenariat ne respectait pas nos valeurs, a justifié Sergey Soloveychik, président de l'UEJ, car les idéaux du judo divergent de l'idéologie de victoire à tout prix véhiculée par l'UFC.» «Est-ce que vous voyez les championnats du monde de rugby sponsorisés par la fédération de handball ? Soyons sérieux…» soupire Jean-Luc Rougé, secrétaire général de la Fédération internationale de judo (FIJ) et président de l'influente fédé française. Pour le pourfendeur en chef du MMA - qu'il place au même niveau que les «combats de coqs ou de chiens» - dans les instances mondiales du judo, le partenariat de l'UFC était «clairement un fait politique, une agression».
Soufre. La bouche en cœur, David Allen, vice-président de l'UFC en char