Menu
Libération
Récit

Judo-MMA : la lutte des clashs

Article réservé aux abonnés
Les championnats d’Europe de la discipline olympique ont été reportés. Les instances ont jugé incompatible le sponsoring de l’événement par un promoteur des «arts martiaux mixtes».
Le Sud­Coréen Le Sud-Coréen Hong­-man affronte le Russe Emelianenko dans un combat de MMA, à Tokyo, le 31 décembre 2007. TEMPLATE OUT - RTX5441 (Photo K. Kyunghoon. Reuters)
publié le 19 février 2015 à 19h46

Ça ressemble à un sutemi, une de ces «techniques de sacrifice» où le judoka se jette au sol, espérant entraîner avec lui son adversaire. L’Union européenne de judo (UEJ) a décidé mardi l’annulation de ses championnats d’Europe, prévus à Glasgow du 9 au 12 avril et dont l’organisation avait été confiée à la British Judo Association. En cause : le sponsoring de l’événement accordé à l’Ultimate Fighting Championship (UFC), principal promoteur mondial de combats de MMA («arts martiaux mixtes», dit aussi combat libre). Pour l’UEJ, les Britanniques se sont tout simplement vendus au diable. Qui a les moyens de payer. Le magazine Forbes estime le poids financier de l’UFC à 2 milliards d’euros.

«Le partenariat ne respectait pas nos valeurs, a justifié Sergey Soloveychik, président de l'UEJ, car les idéaux du judo divergent de l'idéologie de victoire à tout prix véhiculée par l'UFC.» «Est-ce que vous voyez les championnats du monde de rugby sponsorisés par la fédération de handball ? Soyons sérieux…» soupire Jean-Luc Rougé, secrétaire général de la Fédération internationale de judo (FIJ) et président de l'influente fédé française. Pour le pourfendeur en chef du MMA - qu'il place au même niveau que les «combats de coqs ou de chiens» - dans les instances mondiales du judo, le partenariat de l'UFC était «clairement un fait politique, une agression».

Soufre. La bouche en cœur, David Allen, vice-président de l'UFC en char