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Libération
Décryptage

Scandale de dopage chez Astana : Vincenzo Nibali en sursis

publié le 1er mars 2015 à 19h46

Vincenzo Nibali pourra-t-il défendre cet été son titre acquis au Tour de France 2014 ? Son équipe, Astana, risque de perdre sa licence, pour des histoires de dopage.

Que reproche l’UCI ?

Après trois cas de dopage en 2014 dans l'équipe pro kazakhe, plus deux dans son équipe réserve (suspendue), la fédé internationale lui avait, en décembre, délivré in extremis la licence WorldTour (1re division), tout en demandant un audit à l'Institut des sciences du sport de l'université de Lausanne. Mission : estimer si «l'équipe et/ou l'encadrement ont une responsabilité» dans ces cas de dopage.

Les résultats ne sont pas très positifs, si l'on peut dire : selon un communiqué de l'Union cycliste internationale (UCI), vendredi, l'audit «justifie amplement» une demande de retrait de licence à la commission idoine de l'UCI. Car il «révèle une grande différence entre les stratégies et les structures» antidopage, présentées en décembre, «et la réalité sur le terrain». De plus, l'UCI dispose des éléments figurant dans l'enquête sur le dopage menée par le parquet de Padoue (Italie), qui explore notamment les liens éventuels d'Astana avec le docteur Michele Ferrari, banni à vie.

Qu’en pense Nibali ?

Il tente de rester à l'écart, quitte à froisser ses boss. Pour son agent, Alex Carera, «tous les problèmes viennent des Kazakhs» : les dopés, ce sont des Kazakhs, alors que les braves Italiens, eux, sont venus «pour aider les Kazakhs à progresser» et ont «apporté tous les résultats», a affirmé l'agent à l'Equipe, samedi. «Et c'est ce clan-là qui va se retrouver pénalisé très lourdement pour des fautes qu'il n'a pas commises, ce n'est pas très moral.»

Que va faire Astana ?

Si la licence lui est retirée, l’équipe dirigée par Alex Vinokourov (ancien dopé, adepte des autotransfusions) a le droit de saisir le Tribunal arbitral du sport. S’il ne lui donne pas raison, elle ne pourra participer aux courses que sur invitation des organisateurs, et ses coureurs seront libérés de leur contrat. Nibali trouvera du taf ailleurs (attention : il est à 3 millions d’euros par saison), mais ça le perturbe. L’épisode tombe très mal aussi pour les Kazakhs : l’ancienne capitale Almaty est candidate pour les JO d’hiver en 2022, en concurrence avec Pékin - décision en juillet. Ce dossier pourrait pâtir des turbulences rencontrées par l’équipe Astana, censée promouvoir l’image du pays qui la finance.