A l'échelle du foot hexagonal, l'événement du week-end fut la défaite de l'Olympique lyonnais (1-2) à domicile contre l'OGC Nice - ce qui laisse le fauteuil de leader au PSG à huit journées de la fin - et la sortie du terrain surréaliste du milieu rhodanien Yoann Gourcuff, rentrant au vestiaire à la 47e minute en se tenant la cuisse droite sans un mot ni même un geste envers son banc de touche et son coach, Hubert Fournier. Lequel aura ce mot historique après le match : «J'espère qu'il est blessé.» Sous-entendu «vraiment blessé», Gourcuff ayant tendance soit à s'imaginer blessé, soit à refuser le combat quand il ne se sent pas dans une forme optimale. Faute d'explication du joueur, on se gardera bien de charger sa barque. Solitaire et unilatérale, sa sortie est une parabole qui tombe à pic dans le paysage lyonnais : l'irruption des comportements individuels au fur et à mesure que les perspectives de titre se précisent, comme si chacun tenait à marquer le coup et affirmer sa personnalité avant les lauriers. Ou comme si l'entourage de ceux qui sont concernés poussait dans ce sens. La (petite) guerre de position entre le président lyonnais, Jean-Michel Aulas, et Hubert Fournier concernant la composition de l'équipe voilà trois semaines avait ce goût-là. Le carnaval médiatique organisé autour du créateur Nabil Fekir aussi, du moins en partie. Et les impatiences du buteur (23 buts en L1) Alexandre Lacazette tançant ses coéquipiers coupables de maladresses aussi, l'entourage de ce dernier ayant pris ombrage du buzz entourant le cas Fekir alors que Lacazette demeure la clé de l'équipe. Curieux qu'un club aussi averti que Lyon, disposant d'une telle culture de la victoire et maîtrisant aussi bien les marges, tombe dans ce panneau-là.
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