Certains pensent encore que la bonne forme actuelle des équipes françaises en Coupe d'Europe est dû uniquement aux budgets toujours plus élevés des clubs du Top 14 entraînant l'afflux massif de stars du monde entier. Et ce n'est pas le RC Toulon qui dira le contraire. Les hommes de Bernard Laporte vont tenter de remporter samedi un troisième trophée de suite, un record historique. Devenu l'archétype de la puissance du rugby hexagonale, Toulon en viendrait presque à occulter les performances passées des clubs français dans la compétition.
Car le rugby français n’a pas attendu les Toulonnais pour briller en Coupe d’Europe. Depuis la création de la compétition en 1995, les Français ont invariablement réussi à placer au moins une équipe en quart de finale. Une prouesse qu’aucune grande nation du rugby européen n’a réussi à égaler. En 1999, 2010 et 2011, les clubs français trustaient même la moitié de ces quarts de finale.
Plusieurs raisons à cela. Depuis le début de la compétition, la France est, avec l'Angleterre, le pays le mieux représenté dans les poules (six clubs chacun). Et la nouvelle formule de la Coupe d'Europe, instaurée cette année, risque encore de renforcer le poids de ces deux nations. En 2008 le gel pour deux ans du salary cap des clubs anglais a joué sur leur compétitivité au niveau européen, même si la tendance s'est rééquilibrée depuis. Les Français en ont alors profité pour s'imposer sur leur éternel rival.
Les finales franco-françaises, pas une nouveauté
Les clubs français sont des habitués des finales européennes. Sur 20 éditions, 14 finales se sont jouées avec au moins un représentant français. Parmi les 40 finalistes, on retrouve même 19 équipes françaises. A ce petit jeu, c’est le Stade toulousain qui détient le record de finales jouées et de victoire : six finales disputées pour quatre victoires.
Les finales opposant deux équipes françaises ne sont pas nouvelles également. La première a eu lieu en 2003 entre le Stade toulousain et Perpignan. Trois autres ont suivi en 2005 (Stade toulousain bat Stade français), 2010 (Toulouse bat Biarritz) et 2013 (Toulon bat Clermont) en attendant celle de samedi.
Les Anglais ont aussi eu leur finale en 2007 entre les London Wasps et le Leicester. Tout comme les Irlandais, à la fin de leur période de domination européenne, en 2012 avec une rencontre entre les provinces du Leinster et de l’Uslter. L’ascension fulgurante de Toulon, qui brille aujourd’hui sur les deux tableaux – championnat et Coupe d’Europe – et cette troisième finale d'affilée ne fait que confirmer qu'entre l’Europe et la France c’est une vieille histoire.