Les doutes sur les Golden State Warriors n'auront duré que deux matchs. Enfin, on se demandait surtout quand ils allaient redevenir ceux qu’ils ont été toute la saison – soit la meilleure équipe en saison régulière de toute la NBA. Après le troisième match de la demi-finale de conférence Ouest, perdu – leurs adversaires, les Memphis Grizzlies, menaient alors 2-1 –, l’équipe d’Oakland a déroulé son jeu pour arriver là où l’on l’attendait : en finale de la conférence Ouest, pour la première fois depuis 1976.
Les Tennesséens avaient pourtant réussi ce qui paraissait hors de portée des 37 adversaires des Golden State Warriors : les contenir en défense, deux matchs de suite. L’Espagnol Marc Gasol, encore excellent dans cette nuit de samedi à dimanche, et Zach Randolf ont pris leurs responsabilités. Mais la blessure de Tony Allen et la baisse de régime d’un Mike Conley affaibli lui aussi par une blessure, au visage, l’obligeant à jouer avec un masque, rendaient illusoire une victoire finale contre le rouleau compresseur californien.
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Lors du sixième et dernier match, les Grizzlies n’auront d’ailleurs pas mené une seule fois, sur leur propre parquet, revenant juste à un point dans le troisième quart-temps. Seulement, à la fin de cette période, le MVP en saison régulière, Stephen Curry, a une fois de plus prouvé que, oui, il était en mesure de faire en play-off ce qu’il a fait depuis l’automne. Il marque au buzzer un panier de son propre camp, en swich – la balle ne touche pas la planche ni le cercle – qui assomme les joueurs de Memphis. Il échoue d’ailleurs à un seul panier (8) du record dans l’histoire des play-offs.
Le collectif, le jeu sans ballon, l’adresse à l’extérieur mais aussi la défense des Golden State Warriors – l’entraîneur aux 5 titres NBA en tant que joueur, Steve Kerr, expliquait jeudi qu’elle n'avait pas été à la hauteur lors des trois premiers matchs contre Memphis – ont une fois de plus de plus impressionné. Et la route vers les finales est maîtrisée : 8 matchs gagnés pour seulement 2 perdus. Seuls les Cleveland Cavaliers font aussi bien. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils affronteront en finale de la conférence Ouest le gagnant du match entre leurs rivaux californiens, les Los Angeles Clippers, et les Houston Rockets, dont l’épilogue se déroule dimanche à 21h30.
La vérité de la vidéo plus forte que Paul «The Truth» Pierce
Si le mot «clutch» rentre dans le dictionnaire français un jour, il est possible que le joueur des Washington Wizards Paul Pierce soit cité dans la définition. Ce mot de slang, l'argot américain, se rapporte aux joueurs qui, dans les moments cruciaux, où la pression est à son maximum, excellent et à qui on fait appel pour remporter la victoire. Dans le match 3, Paul Pierce a mis un panier incroyable, au buzzer, donnant la victoire à son équipe.
Il est surnommé «The Truth» – «la vérité». Et, comme chacun sait, la vérité est parfois cruelle. Dans cette série, les Wizards l'ont appris à leurs dépens. Paul Pierce, lors du cinquième match, égalise avec un 3 points encore une fois impossible. Il reste huit secondes mais Horford donne la victoire aux Atlanta Hawks. Dans la nuit de vendredi à samedi, le tragique était à son firmament : Paul Pierce égalise à 3 points avec un panier inexplicable – par les lois physiques, mentales. Mais les ralentis ont montré que le ballon a quitté sa main un dixième de seconde trop tard. La vidéo aussi, peut être appelée The Truth.
Avec cette fin tragique, l'équipe de Géorgie parvient, sans convaincre, à passer les Wizards et le Français Kévin Séraphin – qui n'avait jamais autant joué de la saison (presque trente minutes) (1). Ils ont certes, en partie, retrouvé ce collectif qui leur a permis de terminer en tête de la conférence Est en saison régulière. Mais ils devront proposer autre chose pour battre au prochain tour les Cleveland Cavaliers de LeBron James, qui se sont qualifiés un jour avant, affaiblis des blessures de Kevin Love et Kyrie Irving, mais sûrs de leur jeu.
(1) Séraphin avait joué trente-huit minutes contre Cleveland lors du dernier match de la saison régulière, inutile, en avril.