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Entre Israël et l’Etat palestinien, l’échec de la diplomatie du foot

La fédération palestinienne maintient la demande de suspension de son homologue israélienne et rejette l’idée d’un match entre les deux équipes nationales.
Lâcher de colombe par le président de la Fifa, Sepp Blatter (à droite) en compagnie du président de la fédération palestinienne, Jibril Rajoub. (Abbas Momani. AFP)
publié le 20 mai 2015 à 14h42

Raté. Sepp Blatter, président de la Fédération internationale de foot (Fifa), qui se faisait fort d’organiser un match entre les équipes nationales israélienne et palestinienne, a échoué. Le camouflet est d’autant plus douloureux pour le patron du foot mondial que la fédération palestinienne a décidé de maintenir sa demande de suspension de la fédération israélienne devant le prochain congrès de la Fifa, la semaine prochaine.

«Nous maintenons cette proposition à l'agenda [du congrès] en vue de discussions sincères et ouvertes entre les […] associations membres de la Fifa et il n'y aura pas de compromis sur la liberté de nos athlètes et de nos responsables» ou des équipements destinés au football palestinien, a dit le chef de la fédération palestinienne, Jibril Rajoub, lors d'une conférence de presse au côté de Blatter à Al-Bireh, près de Ramallah, ce mercredi.

La fédération palestinienne accuse son homologue israélienne non seulement de garder le silence sur les restrictions imposées par les autorités israéliennes aux footballeurs comme aux autres Palestiniens, mais d’en être complice. Elle a décidé de soumettre au vote du congrès de la Fifa qui se réunit le 29 mai une proposition de suspension de la fédération israélienne.

Le président de la Fifa a entrepris mardi un voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens pour mener ce qu'il a appelé lui-même une «mission» de paix et convaincre les Palestiniens de renoncer à un projet qu'il désapprouve.

Il a rencontré mardi le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et mercredi le président palestinien, Mahmoud Abbas. Nétanyahou a laissé entendre mardi qu’Israël avait des propositions à faire pour faciliter la vie du football palestinien. Blatter de son côté avait évoqué la possibilité d’un historique Israël-Palestine qui se disputerait à Zurich et auquel le leader israélien est favorable, selon lui.

Poliment mais fermement, Jibril Rajoub lui a opposé une fin de non-recevoir.  «Vous avez soulevé hier une très belle idée, a-t-il dit à Blatter. C'est une idée que j'aime et que je soutiens, et j'aimerais que nous puissions le faire dès demain. Mais il faut préparer le terrain pour ça, il faut préparer l'environnement, et cela [ce match] ne peut arriver qu'en bout de course.»