Il y a deux types de scandales dans le foot. Ceux qui indignent les essayistes et hommes politiques. Combien de sorties hasardeuses de ces professionnels de l’indignation et de leçons de morale sur le coup de boule de Zidane, le bus de Knysna ou la main de Henry ! Et il y a les scandales qui explosent dans le silence. Les affaires de corruption à très grande échelle s’accumulent autour de la Fifa, et elles n’ont à ce jour provoqué en France aucune réaction outragée. La personnalité de Sepp Blatter aurait pourtant de quoi déchaîner le courroux de nos élus : le patron d’une institution minée par une corruption endémique est sexiste, homophobe, nie le racisme dans le foot et l’esclavagisme au Qatar. La puissance publique, par le biais des fédérations nationales, doit exiger la rénovation des instances dirigeantes du foot mondial. Si la morale n’est pas un moteur assez puissant, la pression des sponsors ou des pays organisateurs floués par l’absence de règles et la malhonnêteté de ceux chargés de les appliquer le fera, dans la douleur. Quand les dérives mafieuses d’une institution aussi puissante que la Fifa sont mises au jour, les politiques ne doivent pas rester silencieux en espérant qu’on leur concède l’organisation d’un événement. Certains pays nordiques ont ainsi tourné le dos au Comité international olympique, lui laissant organiser les Jeux dans des démocraties aussi exemplaires que la Russie ou la Chine. C’est la voie de la transparence et de l’éthique. Faute de quoi, on est forcément complice.
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