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Libération
Avant-match

Le PSG et Auxerre en Coupe réglée

La finale de samedi devrait échoir aux Parisiens. Histoire d’oublier l’échec en Ligue des champions.
Le Paris Saint-Germain et son coach Laurent Blanc lors de l'entrainement, le 29 mai 2015, la veille du match avec Auxerre. (AFP)
publié le 29 mai 2015 à 20h16

La saison hexagonale de foot ferme le rideau samedi soir au Stade de France, à Saint-Denis, avec un véritable précipité physique de ce qu’est, de toute éternité, la Coupe de France : une finale entre le gros et le petit, un Paris-SG sous perfusion qatarie face à une AJ Auxerre patrouillant depuis trois saisons en Ligue 2 et abritant quelques joueurs mouillés dans des relégations (Sébastien Puygrenier avec Nancy, Jamel Aït Ben Idir avec Le Havre et Arles-Avignon) à l’étage inférieur, ce qui ne vaut pas les Coupes du monde disputées par les stars parisiennes.

Collusion. Quel est le contexte ? Lamentable. La Coupe est statutairement l'épreuve du président de la Fédération française de foot (FFF), Noël Le Graët, lequel s'est distingué pendant l'affaire de la Fifa (fédération internationale) en annonçant qu'il voterait pour Sepp Blatter puisque l'institution lui a refilé l'organisation du Mondial féminin 2019 : un magnifique exemple de collusion « blatterienne », le genre de service rendu qui ont fait le plumard du Suisse depuis 1998 et qui ont lentement sapé la démocratie du foot.

On serait curieux de savoir ce qu'en pensent ceux qui joueront samedi. Auxerre a-t-il une chance ? Depuis que les Qataris ont racheté le club en 2011, le postulat d'Euclide du Paris-SG est le suivant : si Zlatan Ibrahimovic et consorts ciblent leur rendez-vous du soir, ils emportent le morceau qu'il pleuve, neige ou vente. Depuis deux mois, ils ont même distribué quelques moufles (six buts à Lille ou Guingamp, quatre buts pour Bastia et Saint-Etienne, trois pour la plupart des autres), histoire de marquer le coup. Puygrenier dit ça ainsi : «On sait qu'on va beaucoup défendre.» Quel sens aurait un 4e titre parisien cette saison ? Le Trophée des champions (2-0 contre Guingamp en août à Pékin) est bidon, la Coupe de la Ligue est viciée jusque dans ses règles puisqu'on protège les gros pour qu'ils aillent loin dans la compétition…

Artefact. La direction du club parisien et son entraîneur, Laurent Blanc, pourront toujours utiliser ce chiffre, «4», comme artefact de communication pour faire oublier qu'ils plafonnent en quarts de finale de la Ligue des champions - le seul objectif du club, les autres sont censés tomber tout seul - depuis trois saisons. Un succès montrerait quand même le professionnalisme, la constance et la détermination des joueurs sur toute une saison. En même temps, il ne subsiste plus de doute là-dessus depuis longtemps.