Il n’y a plus de Française à Roland-Garros : cette antienne, traditionnellement placée au tournant de la première et de la deuxième semaine de compétition, sera tombée en 8e de finale le dimanche peu avant 16 heures cette année, au moment où Alizée Cornet rendait les armes – sacré baston quand même pour en arriver là – contre l’Ukrainienne de 20 ans Elina Svitolina (6-2, 7-6 [9]). Cornet aura d’abord eu le mérite de se réveiller après une entame catastrophique : 3-0 et balle de 4-0 (qu’elle convertira) avant la première interruption de la journée due à la pluie pour la native d’Odessa.
Les deux jeunes femmes se sont rendues frappe pour frappe, sans jamais que l'une ne cherche à biaiser le bras de fer en variant les effets, par exemple : un pur match de tennis féminin, en somme. D'ici à ce que l'Ukrainienne l'ait emporté parce qu'elle avait de l'avance et était partie plus tôt… Samedi, c'est Kristina Mladenovic qui avait déserté le tournoi un tour plus tôt face à la Belge Alison Van Uytanck (6-4, 6-1) et si le match n'étonna personne, il en fut différemment de l'attitude de la Nordiste devant la presse ensuite, surtout si l'on met en rapport son classement (44) avec celui de la jeune Belge (93) : « Mon tournoi est plutôt réussi. Il y a énormément de choses positives à en tirer. Je n'ai absolument pas l'impression d'être passée à côté. »
Mladenovic est connue sur le circuit pour l’immense confiance qui l’anime en toute circonstance. Sauf à penser qu’elle se réfugie artificiellement dans le « positive thinking » pour se construire une image en acier trempée destinée à impressionner ses adversaires, on dira que la foi qui l’anime résiste même à une défaite à Roland-Garros alors que le tableau était ouvert devant elle comme la Mer morte devant Moïse.