Danse des pouces, ola durant un changement de côté et Seven Nation Army hurlé par le public à 2 points du terme du match : Jo-Wilfried Tsonga a monté la température du court Philippe-Chatrier dans des proportions exceptionnelles, dimanche, tout au long de son 8e de finale remporté (6-3, 6-2, 6-7 [5], 6-3) contre le Tchèque Tomas Berdych, numéro 4 mondial, sur la bonne mine d'un tennis mécanique et rythmé. «Je n'avais pas joué comme ça depuis un moment, a expliqué le Français, qui affrontera mardi le Japonais et finaliste du dernier US Open Kei Nishikori. Je suis parfois retombé dans mes travers [une certaine inconstance au moment de conclure, croit-on comprendre] mais je travaille pour minimiser leurs effets.»
L’ombre d’une sorte de travail psychologique - qui suis-je ? Dans quel état j’erre ? - plane sur le Français, durement secoué par le public fin novembre et lors des semaines qui ont suivi, quand un Tsonga forfait sur blessure en finale de la Coupe Davis face aux Suisses avait par la suite participé à de lucratives exhibitions en Asie. Dimanche, les spectateurs l’ont poussé tant et plus, électrisés à la fois par un contexte étrange (une luminosité faible et une pluie fine la moitié du temps, faisant craindre une interruption à tout moment) et un Tsonga léger comme une plume mais utilisant sa raquette comme un marteau : 43 coups gagnants dont 13 aces. Un quart en vue (comme en 2013), le public rabiboché : l’aventure (re)commence.