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Libération
Le portrait

Patrick Mouratoglou, fort de coacher

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Gamin angoissé, l’entraîneur de Serena Williams a conquis une confiance qu’il transmet alentour.
Patrick Mouratoglou à Roland Garros, le 25 mai. (Photo Rémy Artiges)
publié le 1er juin 2015 à 18h16

Patrick Mouratoglou joue à l’extérieur. Quelques jours avant le début du tournoi de Roland-Garros, il se pointe sur la terrasse de Libé. Alerte, l’entraîneur de la meilleure joueuse mondiale, Serena Williams, assure le service après-vente d’un bouquin qui retrace son parcours, intitulé le Coach. Barbe de trois jours, yeux clairs, il tourne à l’eau gazeuse et se met à table. Contact facile et débit rapide. Le cornac français, 45 ans, cause de sa championne. Il raconte un de leurs premiers échanges en 2012. «Elle arrive à l’entraînement sans me dire bonjour et, lorsque je lui parle, elle ne répond pas. Je m’approche alors et je tape très fort sur sa casquette. Elle me regarde, interloquée, et je lui dis : « Avec moi, il y a deux règles. La première, le matin tu dis « bonjour » et la seconde, lorsque je te parle, tu réponds. » C’était pour imposer le respect.» Résultat, l’Américaine est première au classement WTA depuis 119 semaines. Un record. Avant sa collaboration avec Mouratoglou, son tennis était empreint de doutes.

Entraîner une tenniswoman d'élite est un job particulier. Patrick Mouratoglou explique qu'«il faut savoir placer le curseur : instaurer une distance, tout en étant proche». La connexion entre une joueuse et son coach ressemble parfois à une idylle amoureuse. La rupture peut être douloureuse. Dans les travées de Roland-Garros, certains habitués assurent que la relation entre Williams et Mouratoglou dépasse le cadre