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Un pullothon pour Gaël Monfils

Roland-Garros 2024dossier
S'il a perdu contre Federer, c'est parce qu'il avait pris un coup de froid. S'il a pris froid, c'est parce qu'il «sort léger».
Gaël Monfils lors de son match perdu face à Roger Federer, le 1er juin 2015 à Roland-Garros (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 1er juin 2015 à 18h05

Une ex-petite amie de Gaël Monfils a décrit un jour sa relation avec le plus fantasque des joueurs français. «Pendant une semaine vous êtes sa copine. Ensuite, vous devenez sa mère.» Doit-on en conclure que le joueur est actuellement célibataire. Ou qu'il vient d'entamer une relation avec une fille à laquelle il n'a pas encore demandé de le couver. Comment interpréter autrement les propos de Monfils après sa défaite contre Federer. Sur le terrain, il n'était d'évidence pas dans son assiette, au point de faire intervenir le médecin. Il le confirmait en conférence de presse. «Le problème, c'est que je suis malade. Je n'avais pas d'énergie.» OK, ça arrive. C'est ensuite que ça devient un peu surréaliste. On parle quand même d'un type de 28 ans, professionnel depuis 2004, 7e mondial à son plus haut (en 2011), qu'on imaginerait plus ou moins rompu aux exigences du haut niveau dans un sport ou un certain degré d'autonomie semble un gage minimum de réussite.

Eh bien Gaël Monfils a benoîtement avoué qu'il avait pris un coup de froid. Parce que, dit-il, «souvent, je ne porte qu'un short et un sweat, même le soir quand je vais dîner avec mon équipe ou ma famille, je sors trop léger». A moins que ça nous ait échappé, ne règnent pas des températures caniculaires sur Paris depuis le début du tournoi, et Monfils «sort léger».

Et la Monf de poursuivre : «Souvent après l'entraînement, par exemple, je suis gentil, je signe des autographes, je parle beaucoup, et je prends froid. Je dois mettre un pull plus facilement. J'ai parlé avec les gens, ils m'ont dit "tu peux signer, mais tu mets le pull".» Ce sont des petits détails de la vie auxquels je dois faire plus attention sinon je le paye un peu. […] Après, cela paraît con de mettre un manteau, mais si c'est ce qui peut me permettre d'accrocher un peu plus Federer. Je vais le mettre.»

Promis, on ne verra plus Monfils se taper un hamburger en tong-shorts-marcel en plein courant d'air, car il va aussi faire attention à son assiette. «J'ai testé de nouveaux trucs au niveau de l'alimentation et je me suis senti mieux physiquement. Je l'ai fait quinze jours car après, c'est chiant, et j'aime bien avoir des petits plaisirs.» En fait, Gaël Monfils aimerait bien apprendre à «devenir une machine».

Roger Federer, dont le dernier excès doit être contemporain du dernier service-volée de David Ferrer, s’étonnait vendredi que le Français ne se soit jamais installé durablement dans le Top 10. S’il écoute Monfils, ce n’est pas le coup de froid qui menace le Suisse, mais la stupéfaction.