Première demi-finale féminine et première (demi)-surprise. La Tchèque Lucie Safarova a dominé la Serbe Ana Ivanovic en deux sets (7-5, 7-5). Surprise parce que la Tchèque était moins bien classée que son adversaire (13e contre 7e). Surprise parce que la Serbe a déjà gagné le tournoi en 2008, après avoir été finaliste l'année précédente. C'est vrai que ça commence à dater, surtout à l'échelle du temps du tennis féminin, où les comètes se consument vite dans l'ombre des étoiles Williams ou Sharapova. Moins surprenant, à l'étude des face-à-face entre les deux joueuses, Safarova avait remporté 5 de leurs 6 dernières confrontations. Surprenant parce que la Serbe a pris le meilleur départ, se détachant 5-2 dans le premier set. Moins surprenant parce que quand la Tchèque s'est débarrassée de l'appréhension qui la paralysait, elle a pu exposer son pur talent de gauchère, capable de réussir des coups rares sur le circuit féminin : service kické pour sortir l'adversaire du terrain, enchaîné avec un grand coup droit décroisé (comme sur la balle de match), coups courts croisés, changements de trajectoires, prise de balle précoce, montées au filet. Le tout campée sur sa ligne, avec la volonté affichée de ne pas céder un pouce de terrain.
A 28 ans, Lucie Safarova disputera sa première finale en Grand Chelem, un an après avoir atteint les demi-finales à Wimbledon. A Roland, la native de Brno n'avait jamais dépassé les huitièmes de finale en dix participations. Alors cette qualification, après avoir éliminé en huitièmes Maria Sharapova, la tenante du titre, «c'est juste incroyable».