Rien ne décourage Ségolène Royal. Pas même l’avis favorable qu’a rendu mercredi Manuel Valls sur le projet d’extension du stade Roland-Garros soutenu par la maire de Paris, Anne Hidalgo. A peine le Premier ministre avait-il confirmé cet avis supposé fermer l’affaire que la ministre se manifestait sur BFM pour signifier qu’à ses yeux, rien n’était plié. Et exaspérer au passage encore un peu plus Anne Hidalgo, alors que les deux s’affrontent depuis des mois sur ce dossier.
«Je suis membre du gouvernement donc je ne vais pas faire de polémique», a d'abord posé la ministre. Avant, évidemment, d'en faire. «Je suis dans la discipline gouvernementale, c'est une chose, mais nous sommes dans un Etat de droit, un Etat démocratique. Les associations qui défendent l'environnement des Français vont utiliser les moyens de droit pour faire respecter les grands principes constitutionnels parce que le principe de précaution est inscrit dans la constitution.» Royal suggère donc aux associations de poursuivre les actions judiciaires qu'elles ont entreprises depuis cinq ans, idée qu'elles auront sans doute eue toutes seules.
JO 2024
Avec ce communiqué se manifeste le deuxième arbitrage favorable de Manuel Valls sur ce projet. Le Premier ministre avait déjà tancé sa ministre qui voulait convoquer à nouveau la commission des sites, alors qu'elle avait déjà statué en 2011. Cette fois, c'est plus solennel. Il manquait au dossier de permis de construire un avis des ministères du Développement durable et de la Culture. Chef du gouvernement, Manuel Valls prend les devants et confirme que «l'Etat rendra son avis favorable sur l'ensemble des procédures», cela «afin de permettre un début des travaux le plus rapidement possible».
Sitôt cet avis connu, Anne Hidalgo a salué une «décision juste et responsable». Soulignant tout de même sur RTL que Ségolène Royal lui avait «bien compliqué la vie».
Le dossier de Roland-Garros est capital aux yeux de l’exécutif dans l’hypothèse d’une candidature de Paris aux JO 2024. Il s’agit de montrer au monde que la France peut mener sans embûches l’aménagement d’équipements sportifs de premier plan, même si l’extension de Roland-Garros a déjà deux ans de retard. Quant à l’annonce du Premier ministre en plein milieu des Internationaux de France de tennis, elle ne doit rien au hasard.