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Libération

Roland-Garros : Timea Bacsinszky à qui père gagne

publié le 4 juin 2015 à 21h46

Son goût parfois compulsif de l'amortie est une allégorie de la fantaisie, dans un tennis féminin qui en manque cruellement. Ses conférences de presse, ces deux dernières semaines furent des concentrés de «think positive». Et sa défaite jeudi contre Serena Williams a ressemblé à une mauvaise pièce. La Suissesse Timea Bacsinszky a mené 1 set 0, break dans la 2e manche avant d'encaisser 10 jeux de suite contre l'Américaine qui a surjoué l'épuisement (4-6, 6-3, 6-0). Bacsinszky a quitté en larmes le court où elle disputait sa première demi-finale en Grand Chelem, à presque 26 ans. Pourtant la Suissesse était programmée pour aller très haut très tôt. En 2002 et 2003, elle remporte le Tournoi des Petits As, l'officieux championnat du monde des moins de 14 ans. Un doublé seulement réalisé par Martina Hingis.

Comme beaucoup d'autres, Timea Bacsinszky a été victime d'un de ces pères qui ont tout investi dans la carrière de leur fille. Elle n'a pas pris de coups, comme Mirjana Lucic. Mais la souffrance était immense. «Pour moi, il n'était pas un père et je dirai même que ce genre de personne ne mérite pas d'avoir d'enfant. C'est violent ce que j'ai subi», a-t-elle raconté à Tennis Magazine.

La suite: une carrière menée pour son propre compte ; des blessures. En 2013, elle décide d'arrêter le tennis pour faire une école hôtelière. Elle est en stage dans un hôtel de Lausanne, quand en mai 2013 arrive un mail de Roland-Garros qui lui octroie une place en qualifs. Elle redevient joueuse de tennis. Pour elle. Pour le plaisir. Et les victoires. Elle a remporté deux tournois cette année et pointe au 24e rang mondial. «Ce que je veux, c'est réussir à m'amuser sur un terrain.»