«Qui vient d'attaquer ?» «Il perd combien de temps Pinot ?» «Il est dans ce groupe Nibali ?» Tout ça, c'est fini. Pour la première fois, tous les coureurs du Tour de France, qui s'élance samedi d'Utrecht (Pays-Bas), seront géolocalisables en temps réel. C'est ASO, l'organisateur de l'épreuve, qui l'a annoncé ce mardi. Une technologie au fond toute simple, permise par la pose de capteurs sous la selle des 198 coureurs du Tour.

Vitesse en temps réel, composition des échappées, écart et distance entre chaque coureur… L’outil devrait révolutionner le suivi de la course. En montagne, où les groupes sont systématiquement plus nombreux que le nombre de caméras, fini les questions sans réponses : on saura en direct où se trouve tel ou tel coureur, que ce soit le maillot jaune, le meilleur Français, son chouchou ou celui que l’on adore détester. Car toutes ces données seront consultables en temps direct sur un site internet dédié - le rêve de bien des fans de cyclisme - mais aussi fournies aux diffuseurs afin d’être utilisées en direct à la télévision. Un beau cadeau pour les commentateurs du Tour, pas toujours habiles dans l’art, il est vrai délicat, de reconnaître les coureurs sous leurs casques.

Reste un risque : ces données seront ouvertes à tous, et donc en premier lieu aux acteurs du Tour de France. Savoir en temps réel où est l'adversaire, adapter la tactique à la seconde et au kilomètre près : le cyclisme, déjà trop téléguidé depuis la voiture des directeurs sportifs de chaque équipe via les oreillettes, pourrait s'en trouver encore plus aseptisé, millimétré. D'ailleurs, certaines formations qui prendront part au Tour, dont des françaises, se sont longtemps montré réticentes à ce système. Le test effectué sur le Critérium du Dauphiné, début juin, les a-t-il fait changer d'avis ? En tout cas, ASO l'assure : le partenariat a bien été conclu avec «les 22 équipes participant au Tour de France 2015».