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Libération

Aux Pays-Bas, des favoris se prennent un vent

publié le 5 juillet 2015 à 20h26

Le Tour de France a bu la tasse, hier, et les coureurs naufragés ont encore des algues plein la bouche. Du jamais-vu, cette deuxième étape tracée entre Utrecht et l’île artificielle de Neeltje Jans, qui flotte comme un bouchon dans l’estuaire de l’Escaut, aux Pays-Bas. A l’arrivée, les coureurs sont incrustés de sable gris et de cristaux de sel, charriés tant par leur sueur que l’air du large.

On connaissait déjà les étapes de grands cols, de moyenne montagne, de plat horizon, plus épisodiquement les incursions sur les pavés comme celle qui attend les coureurs mardi entre Seraing et Cambrai. Mais le Tour 2015 vient d'inventer l'étape maritime. La région de Zélande y prête son concours, avec franchissement de digues, chemins en bord de littoral, élévation à six mètres au-dessus des flots, la pluie qui ruisselle, presque la mer qui déborde, le vent qui cingle. Et ce dénouement au milieu des vagues, qu'on dirait peint par Turner. «Extrême», dit Jan Bakelants (AG2R-la Mondiale). «Le chaos», pour Alex Dowsett (Movistar).

L’étape maritime vaut bien celle des pavés : le peloton s’est d’abord rompu les nerfs en évitant une foule massive sur les bas-côtés ou quelques ronds-points. Puis il s’est fracassé dans les rafales de vent, et enfin trempé d’une grosse pluie rapide. Alors qu’Andre Greipel (Lotto-Soudal) remporte le sprint, que Fabian Cancellara (Trek) endosse le maillot jaune, certains favoris concèdent 1’27’’ dans la tourmente : Nairo Quintana (Movistar), Thibaut Pinot (FDJ) et le vainqueur sortant, Vincenzo Nibali (Astana). Demain, ils sentiront encore l’iode.