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Libération
Lever de rideau

Tour de France: une histoire de mur vache

La troisième étape arrive aujourd'hui à Huy. Le final est un chemin de croix, au sens propre comme au figuré.
Le peloton de la Flèche wallonne grimpe le mur de Huy, le 17 avril 2013 (Photo Eric Lalmand. AFP)
publié le 6 juillet 2015 à 11h28

Arrivée inédite et néanmoins mythique aujourd'hui pour la 3e étape du Tour de France : le Mur de Huy. Cette ascension courte et raide (1,3km à 9,8% de moyenne) accueille chaque année depuis trente ans le terme de la Flèche wallonne, la classique belge qui précède Liège-Bastogne-Liège.

Les grimpeurs et les puncheurs ont l’habitude de gagner ici : Jalabert, Armstrong, Bartoli et Evans figurent au palmarès, de même qu’Alejandro Valverde, toujours en activité et favori pour le podium cet après-midi.

Au fait, cette montée s’appelle la Route des Chapelles. Il s’agit d’un chemin de croix, au propre (il y a une station tout le long de l’ascension) comme au figuré (un passage maximal à 22%, ça coupe les jambes!).

Tour de France 2015 : étape 3 Anvers-Huy

Le Tour y passe donc pour la première fois. Jusqu’à présent, ASO affirmait que la zone était trop exiguë, mais la volonté de proposer des arrivées spectaculaires l’a emporté. Au Mur de Huy, le spectacle en question ne vient pas trop du paysage (la vallée de la Meuse nous gratifie d’une centrale nucléaire en contrebas) mais de la montée elle-même, très physique et bien entendu tactique.

Si on s’en tient au scénario en vigueur sur la Flèche wallonne, l’échappée n’a guère de chance d’aller au bout. Il faut attendre le «raidard» final pour porter son accélération, ce qui donne un kilomètre débridé, où les coureurs qui coincent se retrouvent presque à l’arrêt. Les plus forts attaquent dans le fameux virage à 22% (et même 26% si on le prend à la corde). Plus habituellement, la course se joue dans les 100 derniers mètres en ligne droite : la pente se fait plus douce mais les cuisses sont gorgées de toxines et c’est le concurrent le plus frais qui s’impose.

Attention tout de même, l’étape peut se perdre avant le pied du Mur - et le classement général par la même occasion. En effet, le peloton roule à allure endiablée dans le plat et les faux plats d’approche, pour placer les leaders dans les meilleures dispositions. S’il est positionné trop à l’arrière, le grimpeur le plus fort du moment n’arrivera jamais à remonter ses adversaires dans la pente et il concédera jusqu’à une minute ou deux dans le Calvaire de Huy.