Il n'est sûr de rien. Il hésite entre euphorie et fatalisme. «Je ne suis pas le premier à essayer. Je ne serai peut-être pas le dernier à me planter. Mais on ne pourra pas me reprocher de ne pas avoir essayé de sortir de tout ça par le haut.» Thomas Cusseau, alias Yukishiro, rédacteur en chef de Gamekult.com, site d'information spécialisé figurant parmi les leaders du secteur, se prépare depuis des mois à une petite révolution dans le paysage de la presse en ligne de jeux vidéo : le passage au payant, avec pour objectif le financement d'enquêtes et longs formats. Une première. Depuis hier, en effet, une partie du contenu produit sur Gamekult ne sera accessible qu'à ceux qui acceptent de payer 4,90 euros par mois (ou 39,90 euros par an, 59,90 euros pour deux ans). La version gratuite, avec les tests, les news quotidiennes et l'émission hebdo, demeurera inchangée. «Le modèle de Gamekult est cassé, explique d'emblée Thomas Cusseau. On ne peut pas vivre de la pub sans compromission.» Le constat est sans appel. Le modèle publicitaire qui, jusqu'ici, permettait de fournir de l'info gratuitement aux lecteurs, ne suffit pas à financer un travail journalistique digne de ce nom.
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