En débouchant à la flamme rouge, Christopher Froome, vainqueur du jour à la station pyrénéenne de La Pierre-Saint-Martin en assommant le Tour, a été accueilli mardi par les applaudissements. Une heure plus tard, en conférence de presse, le maillot jaune fait face à une assemblée moins enthousiaste. Pour avoir éparpillé la concurrence dès le premier col du Tour (de Van Garderen à Nibali, les autres leaders pointent avec trois à sept minutes de retard), le voilà sommé, comme en 2013, de balayer les suspicions de dopage. L'ingénu parle d'une «journée de rêve» pour son équipe Sky, avant de conclure : «Je suis fier d'être arrivé à ce niveau en étant propre. Il faut me respecter, j'ai travaillé dur pour être là où je suis.» Nicolas Portal, son directeur sportif, admet avoir vécu une étape comme on en voit «tous les cinq ou six ans». Puis se souvient de la démonstration de son turbo anglais au Ventoux, en 2013 : «Bon, c'est vrai que c'est la deuxième fois en trois éditions.» Le cirque risque de continuer, la haute montagne se poursuivant ce mercredi et jeudi. Mais dans le peloton, on reste discret. Marc Sergeant, patron de la Lotto-Soudal : «Dans les six premiers, il y a trois Sky. Cela veut dire qu'ils sont très bons. Ah, et le deuxième de l'étape, c'est qui ? Un Sky aussi, non ?» Vrai : Richie Porte. «Ce n'est pas évident de tirer des conclusions», évacue Jérémy Roy (FDJ).