Nicolas Sarkozy veut faire la course en tête. Ce vendredi, il a accordé un entretien aussi long qu'un Paris-Tours au Parisien Magazine, à propos de sa passion du Tour et du vélo. En couverture, il apparaît en pleine montée (attention métaphore !). L'ex-président rappelle qu'il a joué un rôle décisif… et trouble dans le cyclisme. Fan d'Armstrong, il continue de le protéger des bordures hostiles. Mais il «comprend» toutefois «qu'on lui ait retiré ses sept titres» après ses aveux de dopage. «A quoi ça sert de l'accabler encore ?» demande-t-il.
L'Américain, maillot jaune entre 1999 et 2005, le fascine. A tel point que Sarkozy a déjeuné avec lui à l'Elysée en 2009, juste après avoir donné son «feu vert» à Armstrong pour son retour controversé à la compétition. En revanche, alors qu'il est ministre de l'Intérieur, une perquisition sur le Tour 2005 est abandonnée, alors que les enquêteurs se trouvent devant l'hôtel de l'équipe d'Armstrong à Pau.
En 1998, en pleine affaire Festina, sentant l'épreuve menacée, Sarkozy a téléphoné au directeur de l'épreuve, Jean-Marie Leblanc : «Je veux venir. Le Tour, on n'y touche pas.» Ce soutien confirme que la crise fut aussi politique : plusieurs journalistes étiquetés de droite (dont feu Jean-Paul Brouchon, reporter radio) ont insinué que l'éclatement des scandales de dopage était un règlement de comptes ourdi par le gouvernement Jospin contre la société d'organisation. Philippe Amaury, le propriétaire du Tour, avait en effet appelé à voter Chirac en 1995 (contrairement à l'ancien maire de Neuilly, d'ailleurs).
Mais au fait, que vaut vraiment l'athlète Sarkozy ? Il donne lui-même les chiffres : «3 000 kilomètres dans l'année» (soit 120 heures de vélo en moyenne, selon nos calculs). Sur les photos, son style est discutable : lunettes type Ray-Ban (et non de vélo), pas de casque, contrairement aux recommandations de la Fédération française de cyclisme. «Je suis un grimpeur», clame-t-il.
Vincent Terrier, entraîneur de Chambéry Cyclisme Formation, précise : «D'après sa morphologie, il est plutôt passe-partout, disons "puncheur", comme Greg Van Avermaet.» Le Belge de la BMC, vainqueur de l'étape ce vendredi, était accusé de pratiques dopantes. Avant d'être blanchi en mai.