A quarante-huit heures de l’arrivée sur les Champs-Elysées, c’est peut-être le dernier motif d’intérêt du Tour de France. Si les maillots jaune, vert et blanc semblent solidement accrochés sur les épaules de leurs propriétaires respectifs (Froome, Sagan, Quintana), celui de meilleur grimpeur aiguise les convoitises. L’Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) porte les pois, fort notamment de sa victoire en haut du plateau de Beille. Mais avec 68 points, il est à égalité avec le Français Romain Bardet (AG2R), vainqueur jeudi à Saint-Jean-de-Maurienne. La concurrence n’est pas loin. Les échappées multirécidivistes de Jakob Fuglsang (Astana) et de Serge Pauwels (MTN-Qhubeka) émargent à 64 et 55 points. Quant au maillot jaune Christopher Froome, il est aussi en course, avec seulement sept points de retard sur Rodriguez.

Les deux dernières étapes de montagne seront donc décisives pour l'attribution du paletot blanc à pois rouge. Ce vendredi, l'homme qui passerait en tête des quatre difficultés du jour pourrait empocher 60 points. L'étape de l'Alpe d'Huez, samedi, en offrirait 75. Rodriguez, qui a fait du maillot de meilleur grimpeur son objectif, sait qu'il lui faudra «continuer à aller dans les échappées». La méthode devrait être la même pour Bardet, Fuglsang & cie, s'ils ont les jambes pour faire la course à l'avant.

Cela pourrait toutefois ne pas suffire. Les deux prochaines arrivées, jugées en altitude à la Toussuire et à l’Alpe d’Huez, offrent des points doublés. Un magot qui pourrait tomber dans l’escarcelle des favoris, qui ont peu gagné jusqu’ici. Seul Chris Froome s’est offert une étape, à la Pierre-Saint-Martin. S’il venait à récidiver, le Britannique ne serait pas loin de monter sur deux podiums à Paris.