Nantes se déplace à Angers samedi soir (20 heures). Ce sera le match à suivre de la deuxième journée de Ligue 1. Voici pourquoi.
Parce qu'il s'agit du premier derby d'une série pour Nantes… Et ils sont au nombre de trois, que les Nantais vont d'ailleurs enchaîner au mois d'août. Le FCN va tout d'abord connaître ce derby du grand Ouest qui est également celui qui compte le moins de kilomètres entre lui et son adversaire (90 jusqu'à Angers). Puis, quinze jours plus tard, il retrouvera les Girondins de Bordeaux à 345 km de la Beaujoire pour le derby de l'Atlantique, pour le compte de la 4e journée. Enfin, la semaine d'après, il recevra le Stade Rennais (qui parcourra 115 km) pour son derby le plus récent dans l'histoire, celui de Bretagne puisqu'il est désormais acquis que Nantes est en Bretagne, pour la 5e journée de championnat. On aurait pu ajouter le derby de la Loire contre Saint-Etienne sept jours après (J6), les deux villes se trouvant à chaque extrémité du fleuve, qui les relie (665 km les séparent), mais Nantes aura déjà assez de pression comme ça.
Parce que c'est une première depuis 21 ans… Les deux équipes ne se sont pas croisées en première division depuis 1994. Leur première confrontation au sommet date de 1964. Nantes s'est imposé à huit reprises en première division, pour six nuls et deux victoires du SCO seulement. La dernière saison de cohabitation dans l'élite entre les deux meilleurs ennemis a connu la descente du club angevin (20e) et la qualification du FCN pour le premier tour de la Coupe UEFA. Cette année-là, les deux formations s'étaient quittées sur un nul 0-0 à Jean Bouin avant que Nantes ne sorte victorieux lors du match retour 2-1. Il est loin l'âge d'or des Scoïstes, qui l'ont vécu de 1956 à 1968, ce qui laissera planer un parfum de sixties sur la rencontre à venir.
Parce qu'un promu leader, ça promet… A Montpellier la semaine dernière, le SCO a pris les choses en main en ramenant les trois points en Anjou (2-0). C'est la seule formation à s'être imposée aussi largement, ce qui lui vaut d'être en tête du classement au terme de la première journée. A l'image de Caen la saison passée, Angers, promu, est le premier leader de la saison. Et, bon signe, s'il suit les traces de son prédécesseur, il pourrait se maintenir à l'issue de la saison. Car les Angevins ont beau avoir un maillot semblable à celui de la Juve, ils n'en restent pas moins nouveaux au sein de l'élite et seront surveillés de près par l'ascenseur redoutable qu'ont emprunté Lens et Metz - montés il y a un an, descendus il y a trois mois. Ce match contre Nantes sera donc un moyen de confirmer leur départ ou, au contraire, de rappeler que la Ligue 1 reste pour eux un lointain souvenir.
Parce que Jean-Bouin aura des allures de chaudron… 17 000, c'est le nombre de spectateurs qui sont attendus pour la première à domicile du promu en Ligue 1, dont quelque 825 supporters nantais. La rencontre se jouera à guichets fermés, ce dont Angers n'avait plus l'habitude en Ligue 2. Un dispositif de sécurité renforcée a été mis en place pour l'occasion avec pas moins de 300 personnes mobilisées, entre agents de sûreté, fonctionnaires de police, stadiers et équipes médicales. Autant dire que cette deuxième journée de L1 s'annonce chaude pour un club dont l'affluence moyenne en 2014-2015 était de... 8 621 spectateurs.
Parce que le mercato a renforcé l'un et affaibli l'autre… Stéphane Moulin a enfin décroché son ticket pour la Ligue 1 après quatre saisons en tant qu'entraîneur d'Angers. Il a adapté son effectif. S'il a dû se résoudre à voir partir Jonathan Kodjia (élu meilleur joueur de Ligue 2 par ses comparses la saison passée) vers Bristol City, il a principalement recruté en Ligue 2, des joueurs qu'il a souvent affrontés et pour qui, majoritairement, la Ligue 1 est une première (Capelle, Ndoye, Saiss, Ketkeophomphone notamment). En revanche, pour Nantes, ce sont les départs qui ont frappé. Les hommes de Michel Der Zakarian accueillent cinq nouveaux (pour le moment), mais ont perdu douze éléments, dont Serge Gakpé (126 rencontres, 22 buts), Jordan Veretout (130 matches en championnat avec les Canaris) et Issa Cissokho (134 matches avec Nantes dont 68 dans l'élite, et un transfert à Genoa qui ne veut pas se conclure). Par ailleurs, ils sont également sur le point de perdre leur défenseur central Papy Djilobodji. Malgré tout, Nantes a recruté malin. Avec les arrivées d'Emiliano Sala (Bordeaux) et de Kolbeinn Sigthorsson (Ajax), leur secteur offensif se voit renforcé. Cette rencontre sera aussi l'occasion pour Thomasson (Nantes) et Sunu (Angers), coéquipiers à Evian la saison dernière, de se retrouver face à face. Le monde du foot est petit.