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Libération
Avant-match

Rugby : trois raisons de suivre France-Écosse

Coupe du monde de rugby 2015dossier
Pour l'ultime rencontre de préparation au Mondial, Philippe Saint-André devrait aligner, ce samedi à 21 heures, une équipe proche de son XV type.
Mathieu Bastareaud face à l'Anglais Billy Vunipola, au Stade de France, le 22 août. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 5 septembre 2015 à 18h09

Un Stade de France qui ne fera pas le plein, des billets vendus à 50 centimes d'euros par la Fédération française de rugby, un match contre la plus faible des nations britanniques… le France-Ecosse de ce samedi (21 heures), dernier match de préparation avant la Coupe du monde de rugby qui débute dans deux semaines, n’a pas de quoi faire grimper aux rideaux. Et bien si ! Pour trois raisons.

Parce que c’est le retour du capitaine

Le sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, l'a annoncé : le 3ligne Thierry Dusautoir honorera son 52capitanat : «Il revient au bon moment en pleine forme […], il est bien physiquement et dans sa tête, et il a envie de le démontrer sur le terrain.» Blessé au genou pendant la préparation, le Toulousain avait manqué les deux premiers tests de préparation (une défaite et une victoire) contre l'Angleterre. Capitaine à 25 reprises, depuis l'arrivée de «PSA», le meilleur joueur du monde de 2011 a perdu de son aura depuis quatre ans : 15 défaites et seulement 8 victoires, son bilan n'est pas à la hauteur du passé du joueur. Affaibli en début de mandat par un sélectionneur qui lui chicanait plus ou moins ouvertement le brassard, Dusautoir a pu compter sur une aura intacte au sein du groupe France : les joueurs n'ont pas la mémoire courte, et ils se souviennent de son attitude durant le Mondial 2011, assumant dans les pires moments et défiant les All Blacks, le jour de la finale, en marchant littéralement avec ses coéquipiers sur le haka maori. Reste que la Coupe du monde à venir va se jouer sur un terrain, pas dans les mémoires.

Parce que c’est le dernier match en France de Philippe Saint-André

Quoiqu’il advienne lors de la Coupe du monde, Saint-André ne sera plus sélectionneur le 1

er 

novembre, Guy Novès le remplaçant. Le match contre l’Ecosse est donc le dernier en France pour le «Goret», face à un adversaire qui est le seul parmi les nations majeures à ne pas avoir battu les Bleus durant sa mandature : il ne manquerait plus que même cette invincibilité-là tombe… Durant quatre années, PSA a souffert, affichant une mine contrite avant ou après les matchs, et semblant emprunter une sorte de chemin de croix sous la vindicte populaire, les supporteurs s’inquiétant d’un pourcentage de victoires sous la barre des 45 % et d’une 4

place (au mieux !) dans le Tournoi des six nations. Une victoire en Coupe du monde retournerait complètement la lecture de son bilan. Quoi qu’il en soit, ses souffrances prendront fin. (Photo AFP)

Parce que nous aurons enfin une idée de l’équipe type de la Coupe du monde

On ne change pas une équipe qui gagne : à deux exceptions près, les quinze joueurs alignés face à l'Ecosse seront ceux qui ont battu les Anglais (25-20) le 22 août. De l'aveu du sélectionneur, cette équipe «peut ressembler à celle qui rencontrera l'Italie» le 19 septembre pour le premier match du mondial. Sauf si, bien sûr, une contre-performance face à l'Ecosse rebat une fois de plus les cartes…

Aujourd’hui, Frédéric Michalak s’est installé comme le numéro 10 des Bleus, et Sébastien Tillous-Borde, son coéquipier au Rugby Club Toulonnais, tient la corde pour former avec lui la charnière. La troisième ligne s’est dessinée avec Louis Picamole, Damien Chouly (plutôt que Yannick Nyanga) et bien sûr Thierry Dusautoir. Derrière, le choix de l’option «fermeture» ramène Mathieu Bastareaud (plutôt qu’Alexandre Dumoulin, plus fin techniquement) au centre pour accompagner Wesley Fofana. Une philosophie de jeu sur petit périmètre que PSA juge adéquate avec le format d’un Mondial : sept matchs seulement, dont deux (Canada et Roumanie) apparaissent difficilement perdables…

La composition du XV de France : Spedding – Huget, Bastareaud, Fofana, Nakaitaci – (o) Michalak, (m) Tillous-Borde – Chouly, Picamoles, Dusautoir (cap) – Flanquart, Papé – Slimani, Guirado, Ben Arous. Remplaçants : Szarzewski, Debaty, Mas, Le Roux, Nyanga, Parra, Talès, Dumoulin.