Grâce à notre AppLibé, vous pouvez pronostiquer le tableau final de la Coupe du monde de rugby, qui démarre ce vendredi. Nous avons demandé à trois invités de se prêter au jeu… Tous voient une victoire européenne.
Le site «Boucherie ovalie»
La surprise viendra du groupe D avec la qualification du Canada et l’abandon de l’Irlande à la suite de sa défaite jugée «humiliante» contre la France (plus de 10 points d’écart). En quart de finale, les Français élimineront les All Blacks à l’issue d’un match légendaire, comme le veut la tradition, avant de battre l’Afrique du Sud dans un match «engagé» mais correct (trois morts seulement).
De l’autre côté du tableau, à la suite de températures très froides et devant les enjeux économiques liés au maintien des matchs, le port des patins à glace sera exceptionnellement autorisé et le Canada disposera facilement de l’Argentine, avant d’être au bord de réitérer l’exploit contre l’Angleterre en demi-finale (sans patins cette fois). Mais sous les menaces de la Reine et en pacifistes qui s’en tapent pas mal du rugby (ce sport paradoxal où on autorise la bagarre mais pas de se munir d’une crosse pour la pimenter), les Canadiens laisseront filer la victoire à leurs hôtes.
En finale, Français et Anglais s’affronteront donc pour le titre avec, «french chatte» oblige, un essai de Yoann Huget à la 79ème minute sur interception qui donnera la victoire à la France 7-6.
Benoît Hamon
Député PS, ancien ministre de l'Education nationale
Je suis très confiant pour l’équipe de France sur cette Coupe du monde. Peut-être naïvement, ou déraisonnablement confiant… mais ça m’énerve de partir battu d’avance dans ce genre de compétition ! Je sais que je prends des risques, d’autant que cette équipe me désespérait depuis longtemps, depuis la dernière Coupe du monde en clair, mais je ne sais pas trop pourquoi, depuis quelques matchs, à part le dernier contre l’Ecosse, je le sens bien… La préparation a été bonne, il y a des fondamentaux solides, un bon tempérament, et après tout, c’est en Coupe du monde qu’il faut être bon, dans le jeu au large par exemple.
En quarts de finale, contre l’Argentine, on a toujours eu du mal, mais ça passe. En demi-finale, gros match de la France, et drop décisif de Rémi Talles qui avait remplacé au préalable Frédéric Michalak. On tape les Anglais à Twickenham. Et en finale, la Nouvelle-Zélande, il n’y a pas de sujet on les mange !
Johan Hufnagel
Directeur des éditions à Libération
Je dois faire mon coming out : j'aime bien les Anglais – la faute à un pen friend très swinging London – et un second titre mondial ne serait pas pour me déplaire. Shocking ? En général, les Français détestent les Anglais. Ils ne sont pas les seuls… Les Néo-Zélandais détestent les Anglais. Les Australiens aussi. Les Gallois, n'en parlons même pas. Que dire des Irlandais…
Il faut bien avouer que les Rosbifs ont un savoir faire hors du commun quand il s'agit de se faire détester. De quoi sont-ils accusés ? Dans le désordre : d'être arrogant, de savoir mieux contourner les règles qu'ils ont inventés, de gagner au pied, d'avoir élu Thatcher, de savoir vendre plus de journaux, etc. OK. Mais que serait le rugby sans meilleurs ennemis ? Sans le «Sorry, good game» de Will Carling ? Sans ses bad boys ? Et, outre qu'il ne serait pas décent de laisser le monde entier taper sur un petit pays sans réagir, il serait temps de modifier notre vision du rugby anglais : alors que les Bleus sont toujours à la recherche d'un french flair idéalisé, ce sont aujourd'hui les Anglais qui pratiquent, en Europe, ce qui se rapproche le plus d'un rugby plein de panache. C'est sans doute cela qui les perdra.