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Libération
Droit de suite

La candidature de Platini à la Fifa en suspens

La Fédération internationale de football a retenu sept prétendants, dont le Français, sous conditions.
Michel Platini, président de l'UEFA (à droite), et son secrétaire général et bras droit, le Suisse Gianni Infantino, le 22 février 2014 à Nice. Il semblerait que le second ait fait un enfant dans le dos au premier en se présentant à la présidentielle de la Fifa. (Photo AFP)
publié le 28 octobre 2015 à 11h32

Sept candidatures à la présidentielle de la Fifa ont été officialisées ce mercredi par le comité électoral de l’instance suprême du foot, qui ne fait pas mention dans son communiqué du huitième prétendant qui affirmait avoir postulé, David Nakhid, ex-capitaine de la sélection de Trinité-et-Tobago, le seul ancien joueur à postuler outre Platini.

Les sept dossiers enregistrés sont ceux, par ordre alphabétique, du prince Ali président de la fédération jordanienne, de Musa Bility, président de la Fédération libérienne, du Français Jérôme Champagne (proche de Blatter dont il fut le conseiller international), du Suisse Gianni Infantino (bras droit de Michel Platini à l’UEFA), de Michel Platini, du Bahreïni Cheikh Salman (président de la Confédération asiatique) et du Sud-Africain Tokyo Sexwale (homme d’affaires richissime, ex-compagnon de cellule de Nelson Mandela). L’élection est programmée le 26 février à Zurich.

Bien qu'officialisée, la candidature de Platini reste en suspens. Le Français a été interdit quatre-vingt-dix jours de toute activité liée au football et la Fifa précise que «sa candidature ne serait pas traitée par la commission électorale tant que cette suspension serait en vigueur. Si la sanction était levée ou expirait avant l'élection présidentielle de la Fifa, la commission électorale déciderait, en fonction du moment, de la façon de procéder avec la candidature concernée». Ladite commission électorale, pour accepter définitivement la candidature de Platini, se basera sur une enquête d'habilitation de la commission d'éthique, celle-là même qui l'a suspendu. Autant dire que ses chances sont minimes.

«Fou de rage»

Quant à la candidature de Gianni Infantino, annoncée lundi de manière surprise, il ne semble faire plus guère de doute qu'elle est un coup de poignard planté dans le dos de Platini de la part de ceux qui devaient être ses plus fervents soutiens, les membres de l'UEFA. Lundi, on pensait qu'Infantino pouvait agir comme homme de paille de Platini et comme ceinture de sécurité de la confédération européenne : l'UEFA, cœur du réacteur du foot business, ne pouvant prendre le risque d'être absente de l'élection à la présidence de la Fifa, décidait de couvrir ses arrières en présentant son secrétaire général, Infantino, censé se retirer si Platini pouvait finalement défendre ses chances. La thèse suggérait que ce dernier continuait à mener le jeu. Il semble n'en être rien. D'après l'Equipe, qui cite plusieurs de ses proches, Platini n'était au courant de rien et la candidature de son bras droit l'aurait laissé «KO debout» ou «fou de rage», selon certains : «L'UEFA l'a abandonné. Bien sûr qu'Infantino lui a fait un enfant dans le dos, analyse un familier du Français dans le journal. Ce qui se passe est très simple : Platini est "carbo" […]. Tout cela est révélateur d'une fin de règne [de Platini à l'UEFA, ndlr]