Le premier, Ma'a Nonu, se cache sous sa capuche de sweatshirt dès qu'il le peut, cherchant l'ombre et l'anonymat. Le second, Matt Giteau raconte sa vie sur Twitter, des corn-flakes du matin aux bières de l'après-match. «Matt, c'est un gros bosseur, mais il décompresse dès que la séance d'entraînement est terminée», raconte Bryan Habana, son coéquipier à Toulon, encore sidéré par l'aisance de l'Australien en troisième mi-temps. Giteau se lâche plus encore sur le terrain, alternant jeu millimétré et percées audacieuses pour briser les coffres-forts adverses. «Il prend moins de risques avec les Wallabies qu'avec le RCT, détaille le centre Maxime Mermoz, son partenaire sur la Rade. C'est un deuxième n° 10, il trie les ballons, il déplace le jeu de son équipe. Avec lui, tu sais qu'il va y avoir du jeu, que tu vas pouvoir demander le ballon. Il finit toujours par créer. Soit pour lui, soit pour nous, ses coéquipiers, une intervalle va se libérer.»
Mermoz n'est pas au bout de son émerveillement. Dans quelques semaines, il sera associé à Ma'a Nonu. ex-apôtre de la destruction, devenu un maître de la discipline. «Il a trouvé le parfait équilibre entre la puissance et la technique au service du collectif, dit Mermoz. En Super 15, je l'ai vu faire 9 passes sur 10 ballons joués, car le jeu l'imposait. Il ne joue plus pour lui, on le voit déplacer le ballon avec justesse, vers les bonnes zones, prendre des initiatives, faire des choix cohérents. J'ai hâte, ça va être riche d'enseignements.»