Christophe Urios, le manager de Castres, a vu sa troupe sombrer samedi à Clermont (42-13). Rien de mieux qu’une finale de Coupe du monde pour annihiler la gueule de bois :
«La finale est un résumé du parcours des All Blacks. Ils ont complètement dominé leur sujet. Ils ont défendu très dur autour de la 60e minute de jeu, avant de finir par contrer l'Australie. Leur rencontre la plus compliquée restera la demi-finale, face à l'Afrique du Sud, dans des conditions difficiles. Mais, une semaine après avoir déroulé parfaitement leur rugby contre la France en quart, ils se sont adaptés avec un jeu au pied intense et une pression folle, notamment de l'arrière Ben Smith.
«Les Blacks, ce sont des caméléons, ils changent de stratégie mais finissent toujours par imposer leur jeu. Un exemple : McCaw. Visé par les nouvelles règles sur les rucks, physiquement châtié par les adversaires, il s’est renouvelé finement, moins dans le cœur du jeu, mais toujours dans le combat et le rassemblement. Les drops de Carter, c’est du cousu main, ils reflètent la griffe néo-zélandaise, ils savent exactement ce qu’ils veulent faire. Avant le business et l’exploitation de la marque All Blacks, il y a une vraie homogénéité du projet sportif, sur quatre ans : un joueur préservé toute une saison pour être frais ; une phase de poules sans jeu au pied pour peaufiner la défense, ce que j’appelle se mettre un gage. Cela demande une réelle humilité, des leaders qui partagent la croyance du staff dans ce qu’il fait.
«On parle de leurs immenses qualités techniques mais, par rapport à 2011, j’ai surtout vu des All Blacks qui étaient en mission, habitués à travailler sous la pression et à se remettre en question, succès après succès. Leur patrimoine et leur culture de l’exigence transpirent sur le terrain. Même l’occupation de leur temps libre, entre le repos, la tournée des écoles de rugby et les actions caritatives, est parfaitement rodée et pensée.»