Il s’est ré-ga-lé. Vincent Clerc, l’ailier du Stade Toulousain (34 ans, 67 sélections, 11 essais en Coupe du monde), le dit avec enthousiasme :
«Ce fut une superbe édition, sans doute la plus belle de l’histoire. Le temps était idéal pour jouer. Grandes comme petites nations ont privilégié le jeu le plus plaisant. Mention spéciale aux Japonais, qui ont éclairé cette Coupe du monde et qui pourraient se mêler au haut du panier dans quelques années, et aux Argentins, qui ont fait de belles choses. Depuis plusieurs saisons, beaucoup de managers planchent sur un rugby moins restrictif, associant spectacle et efficacité. Toulon, Toulouse ou Clermont proposent ce type de jeu en Top 14, mais le XV de France a préféré une autre idée. Les Blacks maîtrisent ce rugby ambitieux et cette multiplication des temps de jeu depuis longtemps. Carter, McCaw, Nonu au sommet de son art, m’ont fait rêver.
«Mais j’ai eu des coups de cœur pour deux jeunes ailiers ! Le premier, c’est l’Argentin Santiago Cordero, j’ai vraiment aimé son panache. Il a résumé le jeu des Pumas. Le second, c’est Nehe Milner-Skudder, auteur du premier essai des Blacks en finale. Ils apportent une vision, avec leur gabarit moins "gros", plus normal. Ils sont vifs, participent beaucoup plus au jeu. Ces profils font plaisir, rappelle aux jeunes que ce sport n’est pas réservé aux "Golgoths", l’image longtemps véhiculée par les Anglais et les Sud-Africains. Pour un puissant Savea, il y a un Milner-Skudder, et une idée forte : la technique individuelle a plus que jamais sa place à côté du travail athlétique.»