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Droit de suite

Sextape: Benzema aurait reconnu qu'il devait servir d'intermédiaire

Selon l'AFP, l'avant-centre du Real aurait admis, lors de sa garde à vue, qu'il devait jouer un rôle dans la tentative de chantage présumée contre Mathieu Valbuena, pour lequel il ne montre aucune compassion.
Karim Benzema pendant le Mondial 2014. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 13 novembre 2015 à 18h09

«Je suis con quand je vois tout ça»: Karim Benzema a reconnu en garde à vue qu'il devait «servir d'intermédiaire» entre son «ami» Karim Zenati, pour lequel il se dit «embarrassé», et Mathieu Valbuena dans le chantage à la «sextape», ont déclaré vendredi à l'AFP des sources proches de l'enquête.

Entendu 24 heures le 5 novembre par la police judiciaire de Versailles, l’attaquant du Real Madrid devait s’expliquer sur son intervention auprès de son coéquipier des Bleus, afin qu’il négocie avec son ami d’enfance Karim Zenati, lui-même approché par les trois maîtres-chanteurs présumés. Après avoir dans un premier temps nié tout rôle, la star des Bleus revient sur ses premières déclarations lors de sa troisième audition au cours de cette garde à vue, selon ces sources.

«Je suis embarrassé par rapport à mon ami Karim Zenati, parce que quand il est sorti de prison et même quand il était dedans, je me suis occupé de lui. Nous sommes vraiment très proches», confie Benzema en préambule. «Je devais servir d'intermédiaire et faciliter la mise en rapport entre Mathieu et Karim Zenati», explique-t-il.

Les policiers abattent alors une carte maîtresse: le contenu d'une conversation téléphonique le 6 octobre avec Zenati dans laquelle Benzema, sur un ton parfois moqueur, relate son entretien la veille avec son coéquipier à Clairefontaine (Yvelines) en marge du rassemblement des Bleus. Une conversation dont Europe 1 et l'Equipe ont publié de larges extraits.

«J'ai bien eu une conversation avec Zenati, sur la manière d'aborder le sujet avec Mathieu Valbuena», affirme Benzema aux policiers.  Interrogé sur la question de Zenati lui demandant si Valbuena «va rien lâcher», Benzema dit l'avoir «interprété comme le fait que Mathieu (lui) avait dit qu'il ne paierait pas». «Que Karim Zenati bénéficie de quelque chose derrière c'était pas mon but, j'y ai pas pensé, je suis choqué, franchement, je suis con quand je vois tout ça», explique-t-il aux policiers, affirmant avoir agi «sans arrière-pensée».

«Parce que Zenati, c'est quelqu'un de sérieux et quelqu'un en qui j'ai confiance», plaide Benzema sans avoir un mot de compassion au cours de cette audition pour Valbuena. S'il l'a traité de «tarlouze» dans une conversation téléphonique interceptée par la police, c'est parce qu'il était «remonté» de voir son nom cité dans la presse, pensant que Valbuena l'«avait balancé».

Benzema est mis en examen notamment pour «complicité de tentative de chantage», avec interdiction de rencontrer Valbuena. Quatre hommes, dont Karim Zenati, ont aussi été mis en examen et écroués.

Déstabilisée par cette affaire de chantage, l’équipe de France affronte vendredi l’Allemagne, en l’absence de Benzema et Valbuena, un test majeur sur la route de l’Euro 2016.