Alors qu’en foot, le mercato d’hiver pourrait modifier les effectifs de la deuxième moitié de la saison, en rugby, ce sont les effectifs de l’exercice 2016-2017 qui se dessinent déjà. Arrivées annoncée de François Trinh-Duc à Toulon, de Rémi Lamerat et Sitaleki Timani à Montferrand, de Sofiane Guitoune à Toulouse, d’Alexandre Dumoulin à Montpellier, de Brock James à La Rochelle... , le mois de décembre a été marqué par une frénésie de transferts. Pas moins de 18 joueurs ont déjà fait savoir dans quels clubs du Top 14 ils évolueront la saison prochaine. Le marché des transferts étant ouvert toute l’année dans le rugby, il est logique que beaucoup de transactions soient bouclées en cours de saison. Aussi tôt, c’est plus étonnant, mais finalement logique: les joueurs veulent bétonner leur avenir sportif mais également financier; les clubs, quand ils ont jeté leur dévolu sur un joueur, cherchent à finaliser au plus vite pour ne pas se faire griller par un concurrent. Les transferts qui se réalisaient en février, mars ou avril il y a encore quatre ans, sont désormais d’actualité dès le mois d’octobre.
Laurent Quaglia, agent de grandes stars du rugby comme Mathieu Bastareaud ou encore Bryan Habana, explique ce phénomène notamment par le retour des clubs anglais sur le marché : «L'Angleterre revient très fort sur le marché. Bien qu'ils aient, comme en France, un salary cap (7 millions d'euros contre 10 en France), ils ont le droit à deux joueurs hors plafonnement de la masse salariale. S'ils veulent payer un joueur 400 000 , 500 000, 600 000, voire 1 million de livres sterling (de 540 000 à 1,35 million d'euros) , ils peuvent. De ce fait, les bons joueurs sont sollicités par ces clubs anglais, il y a donc un deuxième marché. De plus, les clubs anglais finissent leur saison plus tôt, alors ils font signer ou renouvellent plus tôt et c'est donc tout le marché qui s'accélère. C'est une question d'offre et de demande.»
La tendance ne devrait pas s’inverser puisque le salary cap de la Premiership, le championnat anglais, va augmenter (8,9 millions d’euros la saison prochaine, 9,6 millions la suivante). Des salaires annuels supérieurs au million d’euros, comme celui du demi d’ouverture néo-zélandais Dan Carter au Racing, ne seront plus l’apanage du Top 14.