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Libération
Ligue 1

Le sulfureux Courbis remplace Montanier à Rennes

«Conseiller du président» Ruello depuis une semaine, l'entraîneur adepte du mélange des genres est devenu mercredi le coach officiel de la 6e équipe au classement.
Rolland Courbis, alors entraîneur de Montpellier, le 6 décembre, au Stade-Vélodrome. (Photo Franck Pennant. AFP)
publié le 20 janvier 2016 à 16h41

La venue de l'entraîneur récemment démissionnaire de Montpellier, Rolland Courbis, au Stade rennais comme «conseiller du président» René Ruello sentait à plein nez la mise à l'écart du coach en exercice, Philippe Montanier : ça n'avait pas empêché l'expérimenté (62 ans) technicien marseillais de pousser de hauts cris d'orfraie, du genre «je ne vais tout de même pas faire à autrui ce que je n'aimerais pas que l'on me fasse», ou confier «sa fatigue», mais bon, en principe, ça ne devait pas tromper grand monde.

Mission étrange

Mercredi, au lendemain d'une élimination en 16de finale de Coupe de France face à Bourg-en-Bresse (Ligue 2), Ruello a viré Montanier et nommé Courbis dans la foulée. Le match n'a pas été brillant, c'est peu de le dire, mais Rennes occupe tout de même la 6place de Ligue 1, à 3 points seulement de la révélation angevine ou encore à 2 unités d'un OGC Nice que tout le monde porte aux nues depuis des mois.

Courbis était officiellement venu pour une mission étrange : soigner une équipe très performante à l'extérieur (Rennes y présente le troisième bilan de L1, après le Paris-SG et Monaco) mais en grande difficulté à domicile (19e devant Troyes, qui n'a pas gagné un match de la saison), comme si l'arrivée d'un coach – pardon, d'un «conseiller sportif» – supplémentaire répondait à la nécessité de dissocier la construction d'une équipe selon qu'elle évolue chez elle ou non. Le foot ne nous épargne pas grand-chose, mais c'est bien la première fois qu'on entend parler d'une telle démarche.

Péché mignon

Un prétexte un peu farcesque donc, non sans lien avec la personnalité de Courbis, après tout. Partout où il est passé, celui-ci a été apprécié des joueurs : il a pris le pli dès ses débuts avec Toulon, en 1986, de les considérer comme des adultes, partageant parfois ses doutes avec eux ou leur épargnant des mises au vert systématique avant les matchs – quand il s’occupait de l’AC Ajaccio, il lui est arrivé de donner rendez-vous à ses hommes directement au stade, à trois quarts d’heure du coup d’envoi. Son expérience corse avait à l’époque tourné court par la faute de son péché mignon, une forme de mélange des genres, puisqu’il s’est souvent appuyé sur des joueurs dont le représentant n’était autre que son propre fils Stéphane, agent par exemple de l’international tricolore Laurent Koscielny.

Montanier est le quatrième entraîneur viré cette saison après Jean-Marc Furlan (Troyes), Hervé Renard (Lille) et Hubert Fournier (Lyon) : Courbis avait quant à lui quitté Montpellier à Noël de son propre chef.