Le handball français propose un agenda précis à chaque année bissextile. Comme en 2012, à quelques mois des JO, les Bleus ont été éliminés de l’Euro sans même voir le dernier carré. Espérons qu’ils respecteront la seconde partie de leur feuille de route (un titre olympique en août). Lors de l’ultime match de la seconde phase de groupe de cette compétition pour matheux, les Experts ont tranquillement coulé face à la Norvège (29-24), une équipe solidaire et complète, avec un gardien aussi efficace que ses ailiers, son pivot ou ses arrières, cela vous laisse imaginer la vue d’ensemble.
«Pourquoi fait-on un non-match ? Je ne sais pas, s'interroge le sélectionneur Claude Onesta. Ça ressemble au match contre la Pologne (une première défaite 31-25 le mardi 19 janvier), avec une équipe qui prend l'ascendant physiquement sur nous. On n'avance pas, dès que l'équipe est affectée, on perd confiance, on n'est plus dans le rythme, on ne court pas, on joue en marchant, eux prennent l'emprise sur le jeu.» Les Bleus ont fait illusion pendant les premières minutes de la rencontre, marquées par les arrêts tonitruants de Thierry Omeyer et les inspirations de Daniel Narcisse, seul artilleur à l'aise ce soir. Ils ont mené 7-4, puis la Norvège a éteint la lumière et leurs ardeurs. «Ils sont passés devant, on n'a jamais réussi à les revoir, soupire Narcisse. Les Norvégiens n'ont jamais paniqué, ils ont joué à leur niveau.» L'ailier Kentin Mahé se gratte la tête : «Pousser les ballons, chercher des buts faciles, c'est notre force. On n'a pas su le faire alors que Titi (Omeyer) nous a tenus en début de rencontre.»
Karabatic en berne, Guigou qui erre sur le parquet, Omeyer qui ne sort plus un tir, Porte qui multiplie les passages en force, Sorhaindo qui n'y arrive pas… Les finitions sont plus que bâclées, la seconde mi-temps ressemble à un long chemin de croix, sans aucun sauveur pour délivrer un happy end. «Quand certains cadres sont en difficulté, on n'a pas forcément les solutions derrière pour ce niveau-là, juge Onesta. Je pensais qu'on pouvait dépasser nos limites, elles nous ont rattrapées.» Avec le retour des absents de la ligne arrière (Accambray, Barachet, Fernandez…), la France aura sans doute une meilleure tronche à Rio cet été. Mais il faudra aussi retrouver ce mental d'acier trop rarement aperçu lors de cet Euro Polonais, où les Bleus ont surtout châtié les équipes les plus friables (Macédoine, Serbie, Biélorussie, Croatie), avant de faiblir contre les forts (Pologne et Norvège).
Mercredi soir, sans surprise, les handballeurs français ont donc été éliminés de l’Euro-2016 après l’incroyable victoire de la Croatie contre la Pologne (37-23), pays hôte, mercredi à Cracovie. Les Bleus, détenteurs de tous les titres majeurs (Euro, Mondial, JO), avaient besoin d’une victoire des Croates par cinq à neuf buts d’écart lors de cet ultime match de poule pour accéder au dernier carré.