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Libération

Handball : l’Allemagne championne d’Europe

publié le 31 janvier 2016 à 20h01

Elle est de retour ! La Nationalmannschaft, l’équipe allemande de handball, a dominé l’Espagne en finale de l’Euro (24-17) dimanche. Elle remporte son premier titre depuis 2007, sa victoire controversée lors du championnat du monde à domicile, avec un arbitrage à la hauteur de la ferveur locale. Dans les années 2000, cette formation a compté autant de stars que de détracteurs, tant elle affichait une arrogance à toute épreuve. Cette fois, l’Allemagne est arrivée en Pologne sur la pointe des baskets, privée de nombreux cadres, dont son leader, Uwe Gensheimer. Après un premier tour épique dans une poule étouffante (Espagne, Slovénie, Suède), elle a encore perdu deux tauliers sur blessure. Le sélectionneur islandais Dagur Sigurdsson a fait appel à des poussins à peine sortis de la couveuse. De beaux poussins, plutôt très grands et très épais, comme cette ligne défensive Lemke-Pekeler-Reichmann, qui a martyrisé les Espagnols, champions du monde en 2013 et grands favoris de la finale. Et quand Entrerrios, Canellas ou Valero Rivera ont réussi à percer ce coffre-fort, ils sont tombés sur un deuxième effet Kiss Cool les congelant sur le champ : le gardien, Andreas Wolff, auteur d’un match gargantuesque (48 % d’arrêts sur tirs adverses). Les Espagnols n’ont inscrit que six buts en première période, une statistique épouvantable.

Le coach Sigurdsson, «génie de l'équipe», selon la presse allemande, et encensé par son homologue du foot, Joachim Löw, a dressé des fondations claires : les divas restent à la maison, l'intensité physique et l'agressivité priment sur la note artistique. Ce qui n'empêche pas une succession de coups d'éclats tactiques sur la durée du tournoi, avec l'idée d'être toujours en mouvement pour asphyxier l'adversaire. Il gagne son pari avec une équipe à la moyenne d'âge très basse (24 ans et demi) et des ex-espoirs qu'on croyait perdus pour le hand de premier plan, comme le héros de la demie et de la finale, Kai Häfner (sept buts face à l'Espagne).