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Libération

Niveau Le principe de réalité irlandais ?

publié le 12 février 2016 à 19h21

Les Irlandais sont des filous. Si l'on retient la claque infligée par les Blacks (62-13, le 17 octobre) en quart, ce sont les Verts qui avaient sifflé la fin de la récréation une semaine plus tôt, lors du dernier match de la poule D (24-9, le 11 octobre). La bande de Saint-André se voyait en finale de l'épreuve ? L'Irlande l'a dominée partout. «C'est une équipe bien moins prévisible que la moyenne, elle sait tout faire, confie Vincent Clerc, l'ailier du Stade toulousain (34 ans, 67 sélections chez les Bleus et 34 essais). Ils savent conserver le ballon pendant une éternité, ils multiplient les temps de jeu, ils sont disciplinés, ils proposent de la puissance et de la vitesse, ils excellent dans les zones de rucks, ils sont très bons sur les ballons hauts [chandelles et autres confiseries, ndlr], ils ont de super joueurs au pied…» Clerc finit sa liste et on a le tournis. Il sourit : «Ça va beaucoup courir samedi, et quand ça joue, il y a des turnovers [pertes de balle] et tout est possible. On devrait assister à un match ouvert et à un vrai défi physique, comme l'opposition, dimanche dernier, entre l'Irlande et le pays de Galles [16-16] ! Quelle intensité d'entrée… Les Irlandais ont d'ailleurs fini à l'agonie, ils étaient cuits.» Dans sa composition, la France a changé six joueurs. Un peu par défaut (Louis Picamoles blessé, Gaël Fickou pour des soucis de famille), beaucoup par choix. Ballottés par l'Italie et en difficulté en octobre, les piliers Eddy Ben Arous et Rabah Slimani sont remplacés par le bien prénommé et nommé Jefferson Poirot et par le colosse Uini Atonio, une trouvaille de Saint-André. Ce dernier lui a fait perdre 15 kilos avant le Mondial (142 kilos, quand même), tout ça pour le lancer totalement hors de forme face à la Roumanie. «J'espère que ça va les agacer un peu. Il y a toujours une forme de petite remise en question pour le joueur, qui doit sentir que sa performance ne correspond pas tout à fait aux critères qu'on attendait», titille Novès. Il termine en relançant Teddy Thomas à l'aile, aussi une découverte de Saint-André et de Lagisquet, achevant de nous convaincre qu'il va au bout des idées des autres. Dans le rugby français, c'est déjà pas mal.