Au soir de l'élimination du Mondial, plusieurs Bleus, Pascal Papé en tête, ont souligné l'impact négatif du trop-plein de matchs dû au Top 14. Des aménagements du calendrier et la création de contrats fédéraux pour les internationaux ont été au cœur d'un ping-pong verbal entre la fédération, la ligue et les clubs, et une énième convention pourrait être signée. Dans son livre Devoir d'inventaire, Philippe Saint-André, alias PSA, propose «quelques pistes novatrices, voire révolutionnaires. Pour certaines déjà évoquées il y a trois ans avec la direction technique nationale (DTN) et le staff». Au programme de PSA : une seule montée-descente en Top 14, un Tournoi des six nations avec des phases allers-retours, la désignation de 32 joueurs salariés qui ne disputeraient pas plus de 28 matchs par saison (18 en Bleu et 10 au mieux en club)…
La fédé et la ligue, elles, ont lancé une «cellule technique XV de France» de dix membres afin «d'améliorer la compétitivité» de l'équipe. Ils remettront leurs recommandations d'ici au 31 mars. Elles seront occultées par les gesticulations médiatiques de Bernard Laporte et le culte de l'entre-soi du président en exercice, Pierre Camou : la tête de gondole véhémente et l'apparatchik s'affrontent pour la présidence de la fédé (début 2017). «Que voulez-vous que Camou dise à Altrad et Boudjellal [les présidents de Montpellier et Toulon, ndlr] ? Il prend la foudre et il rentre la tête. Il est moins riche qu'eux et il n'a rien fait dans le rugby», dit Laporte. On ne sait plus qui parle. Le manager du RC Toulon, l'omniprésente grande gueule de RMC, l'homme d'affaires, le politique qui prend pour trésorier de campagne Claude Atcher, le personnage le plus controversé des arcanes de l'ovalie… Laporte mélange tout. Un exemple : Frédéric Michalak. Le consultant de TF1 vantait les mérites de l'ouvreur des Bleus, le chroniqueur de RMC le saluait en arrivant à la radio (où le joueur bosse aussi), le manager du RCT disait qu'il n'était qu'un plan C à son poste et l'ancien sélectionneur (1999-2007) qu'il était «un fou, le moins fiable de tous ses joueurs». Derrière ce fatras, l'homme qui sortira le rugby français de l'immobilisme ? On peut rêver.